Conférence avec François Payotte 7
En Français vous lisez la transcription manuelle de la conférence de BdM, dans une autre langue la traduction par une intelligence artificielle (AI) de cette transcription manuelle, donc le résultat est à interpréter avec discernement.
François Payotte (FP) : Bonsoir et bienvenue à tous pour cette nouvelle rencontre en compagnie de Bernard de Montréal. On s’apprête maintenant pour la trentième heure consécutive à accueillir chaleureusement comme il se doit Bernard de Montréal. Il a toujours l’air aussi pimpant, fringant ! (rires du public).
Ça promet, parce que ce soir, c’est toute une matière que je me suis proposé d’aborder en compagnie de Bernard, c’est un sujet qui intrigue tout le monde, d’ailleurs à ce propos, si vous avez des sujets qui vous passionnent particulièrement, arrangez-vous pour nous les faire parvenir en me remettant vos questions.
Alors ce soir, à l’unanimité, depuis deux ou trois mois, on a donc décidé d’aborder un sujet passionnant qui concerne un des muscles de l’Homme, et parmi tous les muscles de l’Homme, il en est un qui est dominant. Alors j’en vois déjà sourire dans la salle mais ce n’est pas de ce muscle-là qu’il s’agit.
Ça, ça a déjà été traité par mon ami J.L. avec brio lorsqu’il a dit qu’en fait, le problème de l’Homme fondamental, c’était d’avoir un nez trop grand pour un zizi trop petit. Alors on ne reviendra pas là-dessus, le sujet est clos, mais on se réserve peut-être l’opportunité d’interviewer un jour Bernard en public et en détail, sans hypocrisie sur un phénomène qui vous passionne également, et qui est mal compris d’ailleurs, la sexualité.
Alors ce sera peut-être à inscrire au sujet du mois prochain, ça irait très bien sous l’étiquette de “Célestes ignorances”, puisqu’il y a eu un jour un auteur, un philosophe qui s’est exclamé : Célestes ignorances d’un jeune cœur ! Alors c’est un peu toute cette dimension, cette incompréhension – les deux natures de l’homme et de la femme – qui sera abordée le mois prochain sous cette étiquette de “Célestes ignorances”.
Alors ce soir, on aborde donc ce muscle qui est dominant parmi tous, celui qui fait la différence, qui fait que certaines personnes ont un salaire plus élevé que d’autres, réussissent mieux socialement, etc. Je veux parler du cerveau. Alors ce cerveau, cette source d’activité mentale qui est d’une incroyable complexité est d’une richesse inouïe !
J’ai fait une petite enquête auprès de neurologues, auprès de généticiens, et j’ai appris que dans le corps même du bébé, avant la naissance, il y avait deux-cent-cinquante mille neurones qui sont mis en place à la minute, deux-cent-cinquante-mille neurones dans le système nerveux central qu’est le cerveau.
Ceci se fait grâce aux informations apportées par le patrimoine génétique, deux-cent-cinquante-mille neurones à la minute pendant neuf mois ou quatre-cent-mille minutes, vous pouvez faire le compte, ça fait cent milliards de neurones présents à la naissance et qui ne sont pas fonctionnels, auxquels viendront s’ajouter cent mille milliards de synapses, les synapses par l’intermédiaire desquels passe un courant, un flux, une information qui est véhiculée.
Bref, un potentiel intellectuel énorme mais non structuré ; et cette structuration se fera une fois la naissance, progressivement, en fonction du vécu, en fonction de la capacité d’apprentissage, dans une sorte d’épigenèse ou d’autoconstruction qui donnera une certaine forme d’intelligence. Alors pour tous ces spécialistes, il est acquis aujourd’hui que le développement de l’intelligence serait donc proportionnel à notre capacité de traiter l’information plus ou moins correctement dans ce travail d’épigenèse d’autoconstruction.
À une extrémité de l’échelle, on trouve donc les débiles mentaux et à l’autre, on va trouver les Einstein et pourquoi pas les Bernard de Montréal, dont les circuits neuroniques sont justement plus conducteurs ou plus développés. Alors, ce que je voudrais savoir comme première question que je poserai donc à mon invité, Bernard de Montréal, quels sont les facteurs qui font qu’une information est traitée plus ou moins correctement, si vous êtes d’accord avec le fait que l’intelligence est proportionnelle à la faculté de traiter l’information ?
Bernard de Montréal (BdM) : Bon d’abord, si on parle d’intelligence, il faut parler d’intelligence à différents niveaux. L’intelligence n’existe pas chez l’Homme, dans l’humanité. Elle n’existe pas, elle n’est pas uniforme. Elle n’est pas uniforme dans ce sens qu’il y a des êtres humains qui ont la capacité de la rendre plus que d’autres. Vous, vous parlez de traiter l’information, les scientifiques parlent de traiter l’information parce qu’on est à l’âge de l’informatique, ainsi de suite, mais dans le fond, l’intelligence n’est pas traitée.
Ce qui nous donne l’impression que l’intelligence est traitée, c’est parce que l’Homme donne dans le rendement intellectuel, il donne ou il crée manifestement un plus grand rendu de cette énergie-là que d’autres. Mais si je prends mon cas par exemple, moi j’ai une faculté extrêmement diminuée dans le traitement de l’intelligence. Si on me donnait du matériel intellectuel à assimiler, je ne pourrais pas donner de résultats adéquats, je ne pourrais pas donner de résultats comme je le pouvais par exemple quand j’étais universitaire, parce que ma faculté mentale a été altérée par la fusion.
Donc puisque je vis un autre mode d’intelligence, je ne peux pas la traiter, je ne peux pas traiter de l’information, je peux créer de l’information ; et les Hommes, en général, semblent traiter l’information parce que les Hommes utilisent leur mémoire pour donner à leur intelligence une qualité accumulative. La mémoire donne à l’intelligence une qualité accumulative, et cette qualité accumulative, elle est directement proportionnelle à leur faculté mémorielle. Donc si un Homme possède une très grande mémoire, une bonne mémoire, il a une capacité alors de traiter de l’information.
Donc, si nous parlons d’intelligence et que nous parlons de traitement de l’information, nous parlons de traitement du mémoriel. Mais ça, c’est un niveau d’intelligence, ce n’est pas l’intelligence finale de l’Homme, ce n’est pas l’intelligence créative de l’Homme, c’est de l’intelligence mécanique, statuée, conditionnée historiquement. Et à l’intérieur de cette forme d’intelligence, il y a des mécanismes, des paramètres psychologiques qui font en sorte que cette intelligence, mémoriellement parlant, peut être plus ou moins traitée.
Par exemple, quelqu’un qui vit un blocage émotionnel, quelqu’un qui vit un choc émotionnel, quelqu’un qui a été au cours de son évolution, au cours de son acculturation, a été empêché de vivre de son intelligence créative pour ne vivre que du mémoriel intelligent, se verra plus tard obligé de subir une sorte d’atrophie créative dans son mental.
Donc, il ne pourra pas traiter de l’information de la même façon qu’une autre personne mécanisée pourra le faire. Donc si nous parlons de l’intelligence, nous devons parler de l’intelligence de l’involution, de l’intelligence de l’évolution. Donc nous devons parler de l’intelligence qui est programmée, programmée autant subconsciemment ou sur le plan social, ou de l’intelligence totalement créative qui n’est pas programmée.
D’ailleurs, sa créativité est proportionnelle à l’absence de programmation, ce qui libère dans l’Homme une force mentale très grande qui lui permet d’ajuster ce que nous appelons le matériel informatique qui est traité sur le plan “mécano-mémoriel” et qui donne à l’Homme l’impression d’être intelligent. Donc moi je n’accepte pas le concept du traitement de l’intelligence, c’est un concept mécaniste.
C’est un concept qui empêche l’Homme de prendre conscience que derrière le traitement du matériel mémoriel, il y a un influx d’énergie mentale, supérieure, plus ou moins réalisée chez l’individu, ce qui résulte dans une conscience plus ou moins grande ; et c’est cette énergie qui permet à l’Homme de traiter d’intelligence, non pas nécessairement traiter d’information, mais traiter d’intelligence.
FP : Alors au départ, il faut faire une différence entre la fonction d’intellectualité et d’intelligence.
BdM : OK. Partons de là. La fonction d’intellectualité c’est, chez l’être humain, une capacité mémorielle qui lui permet de prendre conscience d’un matériel accumulatif qui fait partie de la conscience collective de l’humanité et qui, sur le plan social, lui permet d’être toujours en équilibre mental et en équilibre émotionnel.
Donc un intellectuel, un bon intellectuel ou un intellectuel qui sera bien reçu dans un milieu, sera toujours un intellectuel qui aura la capacité, sur le plan de la conscience sociale, autrement dit sur le plan du mémoriel accumulatif de l’humanité auquel il est relié, cet individu pourra être bien reçu dans la société. Donc il sera reconnu comme un grand intellectuel, parce qu’il pourra facilement réorganiser le matériel mémoriel pour lui donner une nouvelle consonance.
De là, on dira : “Bien, ce bonhomme-là, il a développé une théorie de ci, il a développé une théorie de ça, ainsi de suite”. Et avec le temps, on essaiera de prouver sa théorie et si sa théorie se trouve, devient exacte, précise, reprogrammable par la science ou par la méthode scientifique, on dira que cet individu-là, il est intellectuellement intelligent ; mais on ne donnera pas à l’intellectuel la valeur totale de son intelligence.
On ne dira pas par exemple que l’intellectuel fournit à travers son cerveau une très grande masse d’énergie qui sert à donner à la forme mémorielle ou au matériel mémoriel accumulatif de l’humanité, une nouvelle figure, une transformation. Pour que l’Homme puisse, sur le plan social ou d’une façon collective ou d’une façon intellectuelle, pour que l’Homme puisse dire que tel individu est un être effectivement créatif, il faut que l’Homme lui-même qui l’observe le soit.
Autrement dit, il faut qu’il y ait dans l’Homme une capacité de transmuter sa propre désinformation pour en arriver à pouvoir substituer la désinformation qui fait partie de la caractérologie fondamentale de toute information mécanisée ; pour que l’Homme en arrive un jour à voir à travers la forme des mots ou la valeur que l’on donne aux mots, une substance qui est effectivement assujettie à une ampleur mentale qui est beaucoup plus vaste, beaucoup plus libre, beaucoup moins limitée par le mémoriel historique, donc beaucoup moins assujettie à la conscience sociale.
Ceci fait partie du constat que nous observerons au cours de la prochaine évolution, de l’évolution de la conscience mentale supérieure de l’Homme, c’est-à-dire de cette conscience mentale qui, à cause de l’éclatement de certaines facettes de la conscience neurologique, permettra à l’Homme, demain, de recomposer avec les concepts, recomposer avec les mots, afin de pouvoir utiliser ces mots dans une consonance nouvelle, qui lui permettra, à l’Homme, à ce moment-là, de se libérer pour la première fois de l’émotivité qui, caractéristiquement, entache le mental humain et rend l’Homme obligé de traiter informatiquement de la valeur des mots ; afin de pouvoir intellectuellement, pouvoir bénéficier d’un certain statut social qu’on appelle la faculté intellectuelle.
FP : Bon, mais vous-même, avant d’avoir vécu cette expérience de fusion en 1969, c’est bien ça, c’est en 1969, vous-même, vous aviez des circuits neuroniques communs, je peux dire, une base en tout cas. Est-ce que ces circuits-là ont été altérés dans votre expérience de fusion ? Et ils étaient de toute manière nécessaires, il était nécessaire que vous ayez un développement normal à ce niveau-là ?
BdM : Oui, les circuits étaient normalement développés, seulement que la science découvrira un jour que la normalisation du développement des circuits neuroniques est un processus qui fait partie de la mécanisation du mémoriel. Le mémoriel chez l’être humain, c’est une faculté mécanique, ce n’est pas une faculté créative.
Pour que le mémoriel devienne ou serve créativement l’humanité, il faut qu’il y ait un influx d’énergie mentale supérieure qui, pour l’Homme en général, n’existe pas, ou qui, pour l’Homme, de temps à autre, va devenir manifestement réel, dans ce sens que l’Homme, dans certains moments, – je parle de l’Homme simple comme de l’Homme qui est foncièrement opératoire dans une société sur le plan créatif – l’Homme, à un certain moment, prend conscience qu’il y a en lui une forme de médiumnité.
Autrement dit, il prend conscience d’une certaine forme d’intelligence qui n’est pas sienne, dans ce sens qu’elle n’est pas le produit de l’évolution normale, normative, du mémoriel psychologique ou de la formation des circuits neuroniques. Et à ce moment-là, l’Homme vit toujours une sorte de surprise : il a l’impression qu’il vit une sorte de dédoublement, qu’il y a un autre être en lui, une autre personne en lui, une autre êtreté en lui qui agit derrière le voile de sa personnalité et qui lui souffle quelque chose.
Et souvent, les scientifiques ou les gens qui ont marqué historiquement l’évolution de l’humanité, sur le plan de la science ou sur le plan des arts, ou de la philosophie, ont été les premiers dans leur biographie, si ces biographies ont été bien interprétées, à faire remarquer, souvent d’une façon posthume, à faire remarquer que dans le processus d’élévation de leur intelligence et de la découverte de certaines choses, ou de ce que j’appelle moi, les formes de la raison, il y a toujours derrière ce mécanisme, une impulsion créative qui n’est pas effectivement ou directement reliée à l’activité consciente diurne de l’ego.
Par exemple, des scientifiques qui ont fait des recherches dans le domaine des structures atomiques ont découvert par exemple, la nuit, lorsqu’ils sommeillaient, les modèles de la constitution atomique, et le jour ils ont donné suite, non pas à leurs recherches mais à leurs perceptions internes.
Donc il y a dans le subconscient, je déteste, je n’aime pas le mot “subconscient” pour des raisons que je pourrais un jour expliquer, mais il y a dans la constitution psychique de l’Homme des forces créatives qui ne font pas partie de l’organisation cérébrale “circuito-neuronique” de l’ego, autrement dit qui ne font pas partie de l’organisation statutaire de la nature humaine animale.
Ce sont des forces créatives qui font partie d’un plan parallèle, plan parallèle qui est totalement autonome, qui contient en lui-même toutes les vastes gammes d’information reliées au mouvement de l’intelligence à travers le cerveau, qui est capable de la recevoir à cause de la multiplicité, sur le plan quantitatif, de l’organisation neurologique.
FP : Bon, ça c’est aujourd’hui donc votre interprétation de ce que vous avez vécu au niveau de la fusion. Mais vous avez parlé d’une impression d’avoir des facultés médiumniques, de correspondre ou de dialoguer avec un autre soi-même sur un autre plan, une énergie sur un autre plan. Mais est-ce que cette impression ne viendrait pas justement du fait que de nouveaux circuits ont été ouverts ? Donc une nouvelle faculté d’aborder des concepts entièrement nouveaux, créatifs.
Donc forcément, une façon d’anthropomorphiser le phénomène, de vouloir mettre dessus une entité ou une énergie d’un autre plan, etc. Est-ce que ce n’est pas simplement parce que c’est de la nouvelle information qu’on dit qu’elle n’origine pas de nous ?
BdM : Aussitôt que l’Homme voit en lui s’allumer d’autres neurones, c’est qu’il y a un influx d’énergie nouveau qui se produit dans sa conscience, donc qui altère sa conscience antérieure et qui lui donne un état mental différent. Donc vous voyez très juste lorsque vous dites que lorsque l’Homme, ou moi, ou d’autres, qui vivent une fusion, qui vivent un état de changement dans le mental, que ces êtres vivent effectivement un influx d’énergie qui donne à la constitution neurologique existante une nouvelle dimensionnalité sur le plan de la capacité d’absorber une nouvelle énergie, qui devient ensuite traitable informatiquement.
Autrement dit, moi je sais très bien, dans le cadre de ma propre expérience, face à différentes formes d’intelligence ou différentes avenues, ou différents programmes d’intelligence, que ce soit en cybernétique, que ce soit en science pure, que ce soit en psychologie, en philo, en littérature, en art, ainsi de suite, je sais très bien que la faculté psychique qui fait partie maintenant de l’organisation mentale de mon moi est une faculté qui n’est pas restreinte par l’organisation méthodique et mémorielle de ma conscience antérieure.
Et c’est justement ça qui me permet aujourd’hui, dans le public, d’éveiller dans l’Homme certaines observations, faire certains constats qui ne sont pas assujettis à l’orthodoxie de recherche méthodique qui devient du traitement d’intelligence à partir d’une faculté purement mécanique, comme nous le retrouvons chez les intellectuels. Dans le processus de l’intellectualisation de l’intelligence, dans le processus du traitement de l’information, il y a toujours chez l’Homme une incapacité de dépasser les limites psychologiques autorisées par l’autorité psychique de sa culture.
Vous prenez un être humain, aujourd’hui, qui travaille dans un domaine ou dans un autre, s’il en arrive un jour à aller au-delà des limites autorisées tacitement par sa culture, à ce moment-là il est automatiquement rejeté. Et il est rejeté parce qu’il n’est pas capable, sur le plan psychologique, de se donner l’autorité lui-même et de renforcir cette autorité, parce qu’il y a dans la faculté mémorielle, de l’émotivité qui attaque son mental.
De sorte que l’Homme a peut-être très bien raison d’élucider un programme d’évolution mentale nouvelle, en ce qui concerne le traitement de l’information, mais il ne le fait pas correctement. Il le fait avec trop d’émotivité, de sorte qu’il choque, il choque le monde ou les organisations, ou ceux qui sont les gardiens de l’autorité, les gardiens du statu quo, il les choque. Et moi, dans mon expérience vis-à-vis les Hommes que j’ai rencontrés, des Hommes qui sont dans l’autorité de différentes sphères sur le plan de la connaissance, je ne choque pas, à moins que je le veuille.
Mais si je ne veux pas choquer, je ne choque pas, et je peux amener un certain niveau d’information nouvelle et faire en sorte que les circuits de ces gens soient, par le contact de cette vibration, de cette énergie, soient rallumés ; de sorte qu’eux aussi en arrivent à prendre conscience qu’effectivement il y a du réel derrière le constat psychologique stabilisé de l’infrastructure psychologique de notre moi, que nous appelons notre intelligence intellectuelle.
Donc ils disent : “C’est intéressant, c’est intéressant”, mais ils n’ont pas les mots, parce que les mots sont “loqués”, ils sont bloqués, ils sont arrêtés par une très vive émotivité qui a tendance chez l’intellectuel à vouloir protéger le statut mental qui correspond à sa personnalité.
FP : Alors si vous enlevez le poids affectif qu’il peut y avoir dans les mots, dans une communication, donc si vous “dé-astralisez” la communication, vous avez un langage qui ressemble à celui d’un mathématicien en quelque sorte. C’est peut-être la raison pour laquelle vous n’êtes pas toujours reçu dans le public au niveau de l’information que vous véhiculez.
Est-ce que vous, en tant que conférencier, quand vous êtes devant une salle, que vous vous adressez à une salle, est-ce que vous n’êtes pas obligé d’astraliser d’une certaine façon votre information ? Est-ce qu’une communication entre deux personnes et un public, par exemple, est-ce que vous allez trier l’information, est-ce que vous allez la filtrer, ou est-ce que vous allez nécessairement la colorer pour qu’elle puisse être reçue ?
BdM : Je vais la colorer si elle est trop choquante. Si l’information est trop choquante, à ce moment-là, je suis obligé de désinformer en informant ; parce que si je me laisse aller à informer, je détruis la structure psychologique du mental humain. Autrement dit, je détruis la forme psychologique du moi, qui est obligé de survivre à l’inquisition d’une forme d’intelligence qui ne fait pas partie de notre territorialité, qui ne fait pas partie de notre expérience.
Donc je ne veux pas, dans le monde, quand je traite de l’information, je ne veux pas être reçu comme un étranger ; je veux être reçu comme un Homme qui fait partie du même monde, mais un Homme qui vit une expérience différente, pour le moment, sur le plan de cette transmutation du mental. Donc à ce moment-là, j’astralise, c’est-à-dire que je vais prendre en considération l’émotivité qui est dans le mental de l’Homme, surtout si je parle de politique, surtout si je parle de religion, si je parle de métaphysique.
Tandis que si j’entre dans des domaines qui sont beaucoup plus libres de l’émotivité, à ce moment-là je peux aller d’une façon beaucoup plus directe, mais à ce moment-là, je deviens autoritaire. Je deviens autoritaire dans ce sens que je vais sommer une personne à entrer en conflit avec moi sur le plan de l’interrogation, naturellement, afin que cette personne devienne la réserve d’information dont moi je me sers pour transformer la forme du mental ou la forme de l’intelligence.
Par exemple, si je parle avec un physiciste, je me servirai de sa réserve d’information sur le plan de la physicalité de la matière, pour introduire un nouveau niveau d’information qui forcera cet individu à prendre conscience de quelque chose qui, pour le moment, n’est pas nécessairement intégrable dans la conscience mentale, “autoritative”, de son mémoriel collectif. Mais il verra à ce moment-là qu’il y a autre chose dans la nature de la physicalité de la matière que la conception cartésienne que nous avons aujourd’hui, au stage où nous en sommes rendus au niveau de la science.
Je l’ai fait ceci, avec des scientifiques, par exemple, où nous avons traité de certaines formes d’énergie – qui ne sont pas sur le plan scientifique mondialement parlant à l’intérieur du “Scientific Establishment” – qui ne sont pas reçues par toute la communauté scientifique parce qu’ils n’ont pas encore les éléments mathématiques pour donner à leur vision, de certains états de l’énergie, ils n’ont pas la mathématique encore pour donner à cette vision, suffisamment de support.
Donc ils sont obligés, ces Hommes, de travailler avec une structure mathématique de base, mais ils sont obligés d’ajouter à ceci, une structure psychique qui l’englobe. Et lorsque je traitais avec ces gens, c’était très très facile de leur expliquer le dilemme de leur science qui n’était pas supportée encore par les mathématiques.
Mais d’un autre côté, ça n’aidait pas au transfert de cette science mathématique physique nouvelle qui fait partie de leur activité de recherche, dans un monde où “l’establishment” est extrêmement rigide à toute innovation, surtout sur le plan mathématique qui a tendance à désinférioriser le statut mondial de la science mathématique.
Et les Hommes ne sont pas capables d’absorber, sur le plan mental, un choc émotionnel ; et même si ce sont des êtres qui travaillent avec beaucoup d’assiduité objective vis-à-vis du monde de leur recherche, aussitôt que nous introduisons un paramètre qui n’est pas normal, c’est-à-dire qui est paranormal, et paramètre qui leur permet de faire des liens qui ne sont pas directs, mais qui peuvent être indirects avec des situations matérielles, ils deviennent mal à l’aise.
FP : Vous avez parlé deux, trois fois de désinformation. Qu’est-ce que vous entendez par ce mot ?
BdM : Ce que j’appelle désinformation, “désinformation” veut dire pour moi conditionnement psychologique de l’ego afin d’empêcher de l’ego de recevoir une trop grande dose d’énergie mentale qu’il ne pourrait pas supporter à cause de son état animal inférieur. Donc pour que l’Homme puisse, au cours des millénaires, évoluer dans une cadence qui convient parfaitement bien aux lois de son émotivité comme aux lois de son mental, il faut que l’Homme soit amené, petit à petit, à la confrontation entre la réalité et ses aspects inférieurs qui sont polarisés, qu’on appelle le vrai et le faux.
Donc l’Homme ne peut pas être mis face à face avec la réalité parce que justement, il n’a pas une structure ou un circuit neuronique suffisamment développé pour pouvoir absorber une autre dose d’énergie mentale, qui lui permettrait à ce moment-là, facilement, d’absorber ou de vivre émotivement, ou mentalement, ou humainement, avec des conditions de réalité qui transcendent la performance psychologique de notre mémoriel qui est relié à la conscience institutionnalisée de notre mental collectif. Autrement dit c’est une protection pour l’Homme. Le mensonge est absolument nécessaire dans le monde.
FP : On verra ça justement le mois prochain, on va traiter ceci…
BdM : Et d’ailleurs, je dis ceci d’une façon libre, mais si vous regardez sur le plan historique, si vous regardez l’activité de l’Église par exemple, l’Église s’est servie du mensonge pendant des siècles pour empêcher les chrétiens d’être un peu trop affectés par des connaissances qui les auraient astralisés, donc à l’intérieur du concept ecclésiastique de ce temps-là, les auraient amenés plutôt vers une pratique satanique de la religion.
Et dans le domaine de la politique c’est la même chose, la désinformation fait partie de la politique. Vous ne pouvez pas vous attendre à ce que la politique du président vous dise tout, ainsi de suite. Donc la désinformation fait partie de la… moi j’appelle ça le “containing complex”, le complexe de la contenance. Les Hommes doivent être contenus, les civilisations doivent être contenues, les masses humaines doivent être contenues.
Sinon, s’ils font face à la réalité, telle que certains Hommes peuvent la voir ou la comprendre, il pourrait y avoir de la détérioration psychologique sur le plan collectif, et ce phénomène serait très dangereux. Regardons l’exemple du message de Fatima. Le Vatican ne veut pas donner d’information. Le concept de la désinformation va très loin : même si le Vatican expliquait à l’humanité le message de Fatima, ça ne veut pas dire que le Vatican comprend le message, et il y aurait encore de la désinformation.
Donc, pour réellement comprendre le Vatican, pour réellement comprendre le message, il faudrait que nous ayons nous-mêmes un circuit neuronique plus développé afin d’aller puiser nous-mêmes notre propre information.
FP : Dans cette expérience de fusion, cette énergie, je pense que c’est peut-être une dose d’énergie supplémentaire que vous avez reçue, est-ce que c’est similaire ou semblable un peu à ce qui a été traité au niveau de la parapsychologie ? On s’est aperçu que les gens qui étaient capables de produire des phénomènes paranormaux avaient été dans leur enfance, électrocutés, tout simplement.
Est-ce que le fait d’apporter une électricité, une charge d’électricité supplémentaire au cerveau serait la version physique, chimique, de la fusion ? Est-ce que la fusion se manifeste par une surabondance d’électricité ou de flux qui est véhiculé au niveau des synapses… et qui ouvrirait justement les conduits des circuits ?
BdM : Oui, si vous avez un champ d’énergie magnétique à l’intérieur duquel il y a un circuit électrique ou électro-chimique et que vous lui ajoutez une autre dose d’énergie, il est évident qu’il se passera des changements. Sur le plan parapsychologique, les expériences qui ont été faites, où on a découvert que des Hommes ou des gens ont été électrocutés, effectivement, le choc a changé, a ouvert des centres d’énergie chez l’individu.
Ça, c’est sur le plan du corps astral ou du corps éthérique, parce que les gens qui vivent ou les gens qui font des expériences dans le domaine de la parapsychologie, souvent, font des expériences en relation avec le plan astral ou en relation avec le plan éthérique. Ceux qui, comme moi ou d’autres, vivent l’expérience sur le plan mental, vous pouvez appeler ça une forme d’électrocution, mais c’est une forme extrêmement primitive d’expression.
C’est un choc effectivement, c’est une entrée d’énergie nouvelle qui allume d’autres neurones et qui soude le mental humain ou le cerveau à une fréquence d’énergie autre, à laquelle il n’est pas habitué, donc ce qui donne à l’Homme un autre niveau de conscience. Mais ceci fait partie de l’évolution. C’est normal.
FP : Est-ce que vos capacités particulières, supramentales, sont transmissibles, d’après vous, génétiquement, dans votre enfant par exemple, ou dans la succession, dans les générations qui viendront de chez vous ? Est-ce qu’il y a une partie d’hérédité, de patrimoine génétique qui peut être transmise de ces facultés-là ?
BdM : Une fois que le circuit neuronique a été étendu ?
FP : Oui.
BdM C’est très possible, c’est très possible, mais je ne peux pas dire finalement oui ou non parce que d’après ce que je sais, ce que nous appelons l’intelligence, autrement dit la faculté supramentale de l’intelligence, ce n’est pas une faculté qui est karmique, donc comme elle n’est pas karmique, elle n’est pas nécessairement transmissible. Ce qui est transmissible est d’origine karmique, donc pour que quelque chose soit transmissible d’un père à un fils ou à une fille, il faut qu’il y ait un lien karmique, c’est-à-dire il faut qu’il y ait une relation expérientielle au niveau de l’âme.
À ce moment-là, il y a organisation génétique qui favorisera un tel mouvement à travers les générations, d’une condition psychologique. Mais la conscience supramentale, ce n’est pas quelque chose qui est karmique, donc je crois que les Hommes qui vivront cette conscience supramentale, ils la vivront parce qu’ils seront amenés à un état de mutation, non pas à travers la génétique, mais à travers la réorganisation psychologique de la valeur qu’ils donnent aux mots. C’est à travers la parole que se fera cette transmutation, et non pas à travers le code génétique. Donc je ne crois pas que ce soit ainsi.
FP : Autrement dit, si tous les habitants de la planète vivaient demain une fusion instantanée comme vous l’avez vécue, il n’y aurait qu’une seule génération de gens supramentaux. C’est peut-être la raison pour laquelle on voit beaucoup plus d’individus qui s’avancent vers la conscience supramentale de façon progressive, où il y a peut-être une transmission, à ce moment-là. Mais si c’était une fusion instantanée de toute l’humanité, il n’y aurait qu’une seule génération, ou elle serait à renouveler, cette expérience, à chaque génération suivante.
BdM : Oui parce que je ne vois pas de connexions génétiques. Je sais que l’être humain possède un cerveau parfaitement développé, je sais que l’être humain est prêt à vivre une autre dose, si vous voulez, de cette énergie. Et c’est simplement la première sur le plan de l’humanité, parce que l’évolution commence. Ce que nous vivrons dans ce cadre-là au cours des siècles, nous ne le connaissons pas, mais je ne vois pas de connexion entre la génétique ou l’organisation du code génétique et ceci.
Pour moi, la conscience supramentale, c’est un état d’esprit, ce n’est pas un état psychologique. Si c’était un état psychologique, oui, je verrais une distribution ou une redistribution sur le plan génétique ; mais comme c’est un état d’esprit, l’Esprit ne fait pas partie de la nature animale, l’âme oui, mais pas l’Esprit. L’Esprit fait partie d’une autre dimension, l’Esprit est l’énergie du double de l’Homme.
Déjà le double de l’Homme fait partie d’un monde parallèle, l’Esprit est sa substance, et c’est l’Esprit de ce double qui donne à l’Homme la gestion vibratoire de son intelligence. Donc, il n’y a aucune relation entre le mouvement de l’intelligence et la génétique. Si l’être humain vivait les conséquences d’une fusion par transmission génétique, il deviendrait probablement un monstre, parce qu’il n’aurait pas transmuté l’énergie émotionnelle nécessaire pour pouvoir absorber le choc vibratoire de cette énergie.
Et dans la fusion, ce que la fusion fait, d’ailleurs regardez ce que la fusion fait dans ses premiers mouvements, c’est l’oblitération totale de la mémoire ; et quand je dis l’oblitération totale de la mémoire, je ne veux pas dire que je n’ai pas de mémoire, mais je veux dire que ma mémoire n’est plus assujettie aux lois mécaniques de mon ego. La mémoire, elle est assujettie à la pulsation vibratoire de cette énergie-là, qui fait revenir en surface le mémoriel qui a fait partie dans le passé, de l’expérience de l’ego.
Donc souvent je suis totalement sans mémoire devant un fait qui est absolument ridicule. Et je peux être devant une très grande mémoire devant un fait qui semble totalement estompé. Donc tout est contrôlé par l’Esprit de l’Homme, rien n’est sous le contrôle des forces animiques de l’Homme. C’est pourquoi je ne vois pas de connexion génétique entre la conscience supramentale et le code génétique.
FP : Est-ce qu’il vous arrive de rêver ?
BdM : Oui je rêve, oui je rêve, je ne rêve pas comme les gens rêvent. Je suis conscient quand je rêve. Donc pour moi, ce n’est pas rêver, parce que rêver c’est être inconscient quand on est couché, quand on dort. Tandis que moi, quand je dors, je ne dors pas, donc je ne peux pas dire que je rêve.
FP : C’est intéressant !
BdM : Je fais des expériences sur d’autres plans, je travaille sur d’autres plans, je ne m’amuse pas tellement, mais je travaille sur d’autres plans.
FP : C’est encore un point qui me fait penser que, justement, vos synapses sont beaucoup plus ouverts, sont beaucoup plus fonctionnels, parce que j’ai entendu dernièrement le professeur Albert Jacquard qui faisait une conférence à l’Université de Laval et qui lui, soutenait le point suivant, que le rêve avait pour fonction de ramoner les synapses.
C’est-à-dire que les synapses qui ne sont pas utilisés dans la journée vont être ramonés par le rêve, la nuit, pour les maintenir en activité. Donc si vous ne rêvez pas, c’est que ces canaux-là sont toujours ouverts, constamment toujours disponibles. Donc c’était certainement un peu le travail de la fusion qui donne cette disponibilité d’ouverture des synapses ?
BdM : Oui. Le travail de la fusion fait en sorte que l’Homme est toujours conscient. Et cette conscience qui est permanente ne peut pas être soutenue par l’ego, elle ne peut être soutenue que par l’Esprit de l’Homme à travers l’ego. L’ego n’a pas la résistance émotionnelle pour être toujours conscient, parce qu’être toujours conscient c’est fatigant.
Mais si l’ego est en fusion avec cette énergie, à ce moment-là, être toujours conscient c’est normal, c’est facile, ça va de soi, c’est une seconde nature, que ce soit sur le plan diurne ou que ce soit sur le plan nocturne. Mais s’il fallait qu’un Homme se couche le soir et qu’il soit toujours conscient, il deviendrait malade. Il faut que l’Homme se repose. Mais regardez le repos, qu’est-ce que le repos ? Pourquoi l’Homme sommeille ?
FP : Il y en a qui disent que c’est un état de veille en négatif.
BdM : Oui, ça c’est une façon négative de le dire. Mais la raison pour laquelle l’Homme sommeille, c’est parce que l’Homme n’est pas capable de soutenir la double polarité de son énergie. L’Homme ne vit que d’une polarité, il ne vit pas de deux polarités. L’Homme vit de la polarité vitale et mentale. Ça c’est une polarité. Autrement dit, l’Homme vit de sa vitalité, de son intelligence le jour ; mais la nuit, il ne peut pas vivre de sa vitalité, de son intelligence, parce que sa vitalité est arrêtée, est ralentie, et son intelligence est automatiquement ralentie.
Lorsque l’Homme cesse ou commence à cesser d’être vital, il s’endort. Tandis que l’Homme conscient, sa vitalité cesse, mais elle est continuée sur un autre plan. C’est comme si l’Homme conscient possède deux corps, il possède un corps matériel, il possède un corps éthérique ; et il y a au-dessus de ces deux, une intelligence qui travaille avec les deux.
Si l’un dort, il cesse d’être matériel, il devient éthérique et il continue son travail mental. Donc l’Homme conscient vit deux polarités, c’est comme s’il vit deux vies à la fois, et c’est le fait qu’il vit deux vies à la fois qui lui permet d’être toujours conscient. Tandis que l’Homme inconscient, lui, il vit une vie à la fois, et lorsque le corps matériel s’endort, il rêve, c’est-à-dire qu’il ne vit pas parfaitement, totalement, consciemment son autre vie.
Et c’est ça le rêve ; c’est vivre une autre vie partiellement, et comme il la vit partiellement, il y a beaucoup – dans cette vie nocturne – du rêve, il y a beaucoup de mécanismes mémoriels qui entrent en jeu, et ces mécansimes mémoriels ne peuvent pas être organisés par l’ego. Et comme ils ne peuvent pas être organisés par l’ego, ils deviennent stupides si on les regarde en face, ils n’ont pas de logique.
Tandis que l’Homme qui est conscient, et qui vit la double polarité de sa vie, lorsqu’il rêve, entre parenthèses, il y a de l’organisation dans son rêve. Donc il ne vit pas un rêve, il vit un autre mode d’intelligence mais en relation avec des plans qui sont invisibles, donc il n’a pas à vivre la désinformation psychologique du rêve que tous les ego connaissent.
Il vit l’information psychique du rêve conscientisé que les Hommes conscients savent ou sauront. De sorte que la vie est beaucoup plus intéressante parce que tu vis le jour et tu vis la nuit, et les deux vies sont une continuité l’une de l’autre, de sorte que tu n’as pas l’impression que tu perds ton temps quand tu te couches.
FP : C’est intéressant ! Au niveau de la mémoire qu’on peut avoir d’évènements douloureux qui ont été vécus dans la jeunesse, qui n’ont pas été intégrés, etc., on affirme que ça laisse des traces physico-chimiques dans le cerveau, qui aurait tendance à oblitérer certains circuits neuroniques, ou réduire, ou accroître la conductance avec d’autres, et ceci engendrerait des troubles donc des psychoses, des névroses, etc.
BdM : Ceci est très juste, parce que comme je disais tout à l’heure, l’Homme vit une grande partie de son intelligence à partir de paramètres émotionnels, et ce qui crée les traces dans le cerveau, c’est l’énergie émotionnelle. Et lorsque l’Homme vit une énergie émotionnelle trop intense, il y a dans le cerveau une destruction, une réorganisation des circuits, et à ce moment-là, l’Homme peut vivre une psychose.
Mais si l’Homme ou la psychologie était suffisamment avancée pour pouvoir traiter du matériel émotif, mais d’une façon qui ne correspond pas au mémoriel de l’humanité, autrement dit, qui ne correspond pas à nos sciences présentes, mais qui correspondrait par exemple à une science créée par une conscience supérieure, à ce moment-là, les Hommes pourraient être libérés de la valeur émotive de leur expérience et ils ne pourraient plus être assujettis aux conditions subséquentes de tels chocs.
De sorte que l’Homme pourrait alors, au lieu de vivre de l’aspect négatif du choc émotif sur le mental qui crée un changement dans les circuits neuroniques, à ce moment-là, l’Homme pourrait bénéficier des chocs. Autrement dit, ce que je veux dire, c’est que pour qu’il y ait mutation dans un organisme, il faut qu’il y ait un choc. Mutation veut dire choc à quelque niveau que ce soit, autrement dit, mutation veut dire rupture avec un motif conditionné, rupture avec un motif mécanisé, rupture avec un motif perpétué, pour la création d’un nouveau motif.
Mais l’Homme, la psychologie, ou la science du mental aujourd’hui n’est pas suffisamment dans le monde, pour pouvoir faire prendre conscience à l’Homme que la valeur négative d’un choc créé à travers l’émotif, qui engendre dans le cerveau certaines connexions nouvelles qui peuvent être psychotiques en conséquence, ce même choc peut servir à l’Homme, à la connexion avec un autre niveau d’énergie.
Autrement dit, un choc c’est toujours bon si l’Homme est suffisamment intelligent. Et dans l’expérience humaine, on vous dira : “Moi j’ai vécu de mauvaises expériences dans ma vie, mais ça m’a servi” ; d’autres vous diront : “Moi j’ai vécu de mauvaises expériences dans ma vie et ça m’a mis la batterie à terre”. Donc vous avez deux points de vue vis-à-vis le choc.
Et lorsque l’Homme possédera une science du mental suffisamment libérée de la valeur informative du néocortex, il pourra à ce moment-là commencer à informer le néocortex à partir d’une valeur qui n’est pas normative, c’est-à-dire qui n’a pas tendance à maintenir dans l’état psychologique de l’ego un statu quo évolutif, mais qui aura tendance plutôt à créer dans l’ego un saut en hauteur ; afin de le forcer à transmuter l’énergie de son émotion, qui deviendra demain une ouverture pour lui d’énergie sur le plan mental.
FP : Il créerait, à partir de cela, son troisième cerveau ?
BdM : Il créerait à partir de cela son troisième cerveau, parce que les études faites par la science sur le plan de l’émotivité sont des études qui sont plutôt d’ordre soit électromagnétique, ou physico-chimique ou psychologique. Mais la science doit en arriver un jour à réaliser que ce que nous appelons une émotion, ce n’est pas très très différent d’une pensée ; avec cette différence que l’émotion n’est jamais intelligente.
Autrement dit, avec cette différence, que l’émotion, pour être rendue intelligente, il faut qu’elle soit bien vécue par le mental, tandis qu’une pensée par elle-même, peut être intelligente ou elle peut ne pas l’être, intelligente. Mais la pensée vit selon des lois qui lui sont propres, tandis que l’émotion, elle, vit selon des lois qui ne lui sont pas propres, mais qui sont impropres au mental qui la subit.
Donc l’émotion, c’est simplement une variation d’énergie intelligente mais ajustée au niveau du taux vibratoire de la conscience animale de l’Homme. Donc la valeur de l’émotion dans la vie de l’Homme, ce n’est pas une valeur qui est informative, c’est une valeur évolutive. Tandis que la pensée possède une valeur informative ou désinformative. Donc l’émotion et la pensée ont deux fonctions.
La fonction primaire de l’émotion, c’est d’amener l’Homme à une plus haute évolution en exerçant le mental à développer des paramètres évolutifs de compréhension supérieurs à ceux qu’il a connus dans le passé, autrement dit à dépasser le mémoriel collectif de l’humanité. Tandis que sur le plan mental, vous tombez dans un autre ordre d’idées. Lorsque l’Homme passe du mental inférieur au mental supérieur, il ne vit pas le choc émotionnel, mais il vit le choc de la désinformation.
Donc tout Homme qui vit une fusion vit le choc de la désinformation, c’est-à-dire qu’il entre dans un niveau d’intelligence qui est totalement libre de l’intelligence collective de l’humanité. Donc, à ce moment-là, il se retrouve seul devant une masse d’expériences, une masse de valeurs qu’il est obligé lui-même de refaire, de défaire, de reconstruire, afin de participer à son nouveau visage mental, à sa nouvelle intelligence.
Donc, il ne peut plus supporter, il ne peut plus être supporté par la conscience sociale, il est obligé de se supporter lui-même. Et s’il a la force de se supporter lui-même, ensuite il pourra lentement changer, au cours des siècles, la conscience sociale.
FP : Donc il devient libre des opinions, des croyances, des sympathies, des théories, du vocabulaire, des concepts.
BdM : Il est totalement libre de ceci, mais il les utilise pour les transformer.
FP : Il me reste peut-être encore une question avant de terminer. J’aimerais savoir quelle est la fonction, d’après vous, du cauchemar ?
BdM : Le cauchemar c’est très important dans la vie de l’Homme. C’est très important parce que lorsque l’Homme vit un cauchemar, il vit une très très grande approximation sur le plan de l’énergie, de sa réalité mentale supérieure avec sa réalité mentale inférieure, mais toujours conditionnée par son état émotif. C’est comme si l’Homme, quand il vit un cauchemar, c’est l’autre partie de lui-même qui veut se rapprocher de lui, mais qui n’est pas capable, à cause de son émotivité. Donc l’émotivité crée un choc.
Et c’est le choc de l’émotion qui crée le cauchemar, ce n’est pas le cauchemar lui-même ; c’est la qualité émotive qui vient s’interposer entre le mental inférieur et le mental supérieur, ou l’intelligence non découverte et l’intelligence connue, ou l’intelligence qui fait partie des circuits qui ne sont pas ouverts et l’intelligence qui fait partie des circuits qui sont déjà établis depuis longtemps.
Un cauchemar c’est très important parce que dans un cauchemar, l’Homme a la chance de découvrir une autre partie de lui-même. Mais son émotivité entre en jeu, et pour lui, le cauchemar devient négatif, lorsqu’en fait, sur le plan évolutif, il est essentiel. Et si les Hommes ne vivaient pas de cauchemar, ils ne pourraient pas en arriver un jour à passer de l’involution à l’évolution, donc les Hommes ne seraient pas capables de connaître la mutation psychologique. Ce qui crée dans l’Homme la mutation psychologique, c’est le cauchemar.
Et le cauchemar n’est pas simplement vécu sur le plan du rêve, le cauchemar il est vécu dans une condition extrêmement diluée le jour. Je vous donne un exemple : vous allez sur la rue, quelque vient et freine juste derrière vous et vous sursautez. Ça c’est du cauchemar, mais c’est du cauchemar qui est beaucoup plus contrôlé dans un sens, parce que vous avez un certain nombre de paramètres psychologiques qui vous permettent de prendre conscience et de contrôler, dans un sens, l’événementiel.
Donc, vous êtes capable jusqu’à un certain point de rassasier votre émotivité, de donner à votre émotivité la chance de bloquer l’évènement. Tandis que la nuit, vous ne pouvez pas faire ça. Votre émotivité va aller, elle va prendre le chemin le plus facile, et là où il y a connexion possible entre vous et votre réalité, elle viendra faire interférence, et vous vivrez un cauchemar, mais déjà ce sera un avancement dans votre vie évolutive.
Sur le plan de l’expérience du type qui est dans la rue, et qui vient pour se faire frapper par une automobile, s’il était conscient il ne vivrait pas ce choc. Il regarderait le type, il dirait : “Qu’est-ce que tu fous là”… ? Vous comprenez ? Parce qu’il n’y a pas d’émotion qui vient entrer, parce qu’il n’a pas à vivre le cauchemar. Parce que déjà, il est informé.
Donc la fonction du cauchemar c’est d’amener l’Homme à être informé, donc le cauchema brise, détruit la désinformation d’une façon extrêmement subliminale. Mais l’Homme est tellement désinformé qu’il donne au cauchemar une valeur désinformative. Donc qu’est-ce qui se produit sur le plan psychologique ? S’il vit trop de cauchemars dans sa vie, ça peut l’amener un jour à vivre de la psychose, vous comprenez ?
Donc un cauchemar c’est merveilleux parce que c’est ça qui vous permet de vivre la connexion avec un plus haut niveau d’énergie de vous-même. Mais émotivement vous le retenez, vous le retenez, vous le retenez, parce que vous n’êtes pas suffisamment prêt à vivre la fusion.
FP : C’est comme des tests alors ?
BdM : Oui, ce sont des tests. Effectivement ce sont des tests. La fusion c’est un cauchemar, c’est un cauchemar d’un autre ordre si vous voulez, terrible, perte de la mémoire ! Vous savez ce qui arrive à un ego quand il perd de la mémoire, instantanément ? Une minute il a la mémoire, une autre minute il ne l’a plus de mémoire !
FP : Sans avoir l’Alzheimer !
BdM : Voilà ! C’est un choc, c’est terrible, terrible. Pour passer de la personnalité à la personne, pour passer d’un niveau de désinformation à un niveau d’information, c’est terrible ! C’est pour ça que l’Homme doit vivre ce processus d’évolution vers la conscience supramentale d’une façon graduelle, sinon, ce sont des souffrances atroces.
FP : Et aujourd’hui, qu’est-ce qui fait votre particularité – en quelques mots – par rapport à votre fonction d’intelligence et puis l’intellectualité de l’Homme ?
BdM : Qu’est-ce qui fait quoi ?
FP : Qu’est-ce qui fait votre particularité ? Votre intelligence par rapport aux fonctions d’intellectualité ?
BdM : Ah bon ! Probablement, c’est que tout ce qu’on m’apporte sur le plan de la connaissance, je le retourne à l’envers. Je ne crois rien. Je ne peux pas vivre d’opinions. Donc si vous me donnez une opinion, je suis obligé de la faire vibrer, je suis obligé de l’amener à sa réalité réelle. Je ne peux pas croire. L’intellect croit. Là où il y a de l’intellect, il y a toujours de la croyance. Là où il y a de l’intelligence supramentale, il n’y a pas de croyance.
Donc automatiquement, qu’on vous dise n’importe quoi, qu’on vous parle de l’Église, de la philosophie, de la politique, de ci ou de ça,, vous ne pouvez pas prendre ce qu’on vous donne parce que c’est astralisé, c’est conditionné, c’est programmé. Ça fait partie des circuits neuroniques de l’humanité, ce n’est pas réel. C’est une invention psychologique de l’ego, mais une invention psychologique de l’ego qui a du sens, et c’est pourquoi c’est dangereux.
FP : Mais vous avez quand même un principe de réalité, comme disent les freudiens, un équilibre ?
BdM : Ouais, j’ai un principe de réalité comme disent les freudiens. Mais le principe de réalité que j’ai, ce n’est pas le principe de réalité de Freud. Parce que le principe de réalité, ce qu’on appelle le principe de réalité, sur le plan psychologique, ce n’est pas de la réalité ; c’est simplement un équilibre, c’est une norme. Un principe de réalité en psychologie, c’est simplement une normative, tandis que la réalité, ce n’est pas un principe.
Regardez les mots. Un principe de réalité. Si vous me parlez de principe de réalité, je suis obligé de faire sauter le mot “principe”, parce que ma réalité ne peut pas coïncider avec un concept qui sert simplement à stabiliser la conscience intellectuelle de l’ego. Je ne peux pas.
C’est pour ça que je suis toujours obligé, quand on me parle, de renverser ce qu’on me dit, afin de faire naître quelque chose d’autre ; afin que l’Homme puisse en arriver à prendre conscience que la réalité, elle est au-dessus de l’intellect, que l’intelligence créative est au-dessus de l’intellect mécanisé, au-dessus de la mémoire, qu’elle fait partie d’une autre dimension de l’Homme, d’une dimension occulte de l’Homme ; l’Homme est Esprit.
Donc le principe de la réalité, si vous me demandez quel est le principe de ma réalité, je ne sais pas quoi dire… le principe de ma réalité ! Je ne vis pas par principe. La réalité, c’est la vie qui passe à travers un système psychique et qui se manifeste. L’opposition à ceci, par principe, devient un principe de réalité (rires du public).
FP : Est-ce que dans vos séminaires, vous êtes en mesure d’ouvrir les circuits neuroniques par l’information que vous donnez ?
BdM : Oui c’est ce que je fais. La fonction, le but de mes séminaires, c’est justement d’amener l’Homme à l’ouverture de ces circuits-là, mais je le fais par la parole. Je crée des chocs par la parole.
FP : Comment la parole peut-elle justement ouvrir les circuits neuroniques ?
BdM : Parce que la parole, c’est une énergie. Aussitôt que le cerveau reçoit une parole… aussitôt que l’ego reçoit une parole qui ne fait pas son affaire, il change. Aussitôt que l’ego reçoit une parole qui ne fait pas son affaire, mais qu’il ne peut pas discuter, il commence à transmuter. Aussitôt qu’il reçoit une parole qu’il ne peut pas comprendre, mais qu’il sait, il est déjà dans de la conscience.
FP : Qu’il sait dans le sens de sentir ?
BdM : Qu’il sait. Il y a des Hommes qui savent quelque chose. Ils savent. Il y a beaucoup d’Hommes qui savent. D’ailleurs l’Homme sait, mais c’est la structure psychologique de son ego qui l’empêche de réaliser qu’il sait, parce qu’il y a toute une structure au-dessus de lui qui domine par autorité ce qu’il sait. Mais dans le fond de lui, quelque part, dans ses poches, il y a un petit peu de lui qui sait.
Donc si quelqu’un vient dans le monde et lui dit : “Écoute, tu sais”, au lieu de lui dire : “Écoute, tu ne sais pas”, à ce moment-là il se dit : “Ah ! Je sais”… Il commence à s’habituer au fait qu’il sait, et à ce moment-là il commence à prendre conscience qu’il sait. Mais les Hommes, à cause de leur égoïcité, à cause de leur mental réflectif, quand ils rencontrent des Hommes, au lieu de s’occuper de faire sortir d’eux ce qu’ils savent, ils s’occupent de rendre vers eux, ce qu’eux pensent savoir. Il est là le problème.
Le travail ou le but de la parole d’un Homme, ou le but de l’intelligence créative d’un Homme, ce n’est pas de faire savoir ce qu’il sait, c’est d’échanger avec un autre qui sait déjà. Mais il faut que celui qui sait puisse prendre conscience que l’autre sait, donc travailler à éveiller ce qu’il sait. Ensuite, quand l’autre sait que vous, vous savez, ben là, vous pouvez vivre.
FP : Donc la barrière la plus importante là-dedans, ça reste l’orgueil ?
BdM : Ah ! Regardez ! J’ai remarqué un phénomène chez les gens qui viennent dans mes séminaires. C’est un phénomène normal, d’ailleurs je leur explique. Et je leur dis toujours : “Faites attention parce que vous allez vous faire prendre les culottes à terre”… Aussitôt que les gens sortent d’un séminaire, ils ont l’impression de savoir, parce qu’ils ont découvert quelque chose.
Donc ils ont l’impression de savoir et qu’est-ce qu’ils veulent faire ? Ils veulent le faire savoir aux autres. Et ça, ça peut leur durer deux ans, trois ans, jusqu’à tant qu’ils comprennent que c’est une illusion. Et ça, c’est une pression, ils ne peuvent pas la contrôler. Avec le temps, ils la contrôleront.
FP : Merci beaucoup.
mise à jour le 22/08/2024