L’ennui

New York City – credit: @DronalistDailyDose YouTube

Communication préparatoire 88

« L’Homme qui ne vit pas de son esprit peut facilement s’ennuyer dans la vie, parce qu’il n’a pas suffisamment d’énergie mentale pour transformer constamment et sans arrêt les formes qui viennent à son esprit, les formes qui font partie de sa … » BdM

 

En Français vous lisez la transcription manuelle de la conférence de BdM, dans une autre langue la traduction par une intelligence artificielle (AI) de cette transcription manuelle, donc le résultat est à interpréter avec discernement.

écouterregarder sur YouTube

L’Homme qui ne vit pas de son esprit peut facilement s’ennuyer dans la vie, parce qu’il n’a pas suffisamment d’énergie mentale pour transformer constamment et sans arrêt les formes qui viennent à son esprit, les formes qui font partie de sa conscience.

Ce n’est pas naturel à l’Homme de s’ennuyer, parce que l’ennui, dans le fond, est une impuissance, il est le résultat de l’impuissance créative de l’Homme. Si l’Homme vivait de son esprit, si l’Homme était conscient de son esprit, si l’Homme était conscient dans son esprit, il ne pourrait pas s’ennuyer parce que l’esprit est toujours présent. L’esprit est toujours prêt à œuvrer à travers l’ego. Mais l’ego est constitué de parois, il est constitué de compartiments, et ces compartiments qui font partie de sa conscience psychologique sont souvent tellement étroits que l’énergie créative de l’esprit ne peut y passer, d’où l’ennui.

Si l’Homme était conscient de son esprit, s’il avait conscience dans son esprit, il découvrirait constamment quelque chose à faire, il découvrirait constamment qu’il y a quelque chose à faire. Il réaliserait sans cesse que l’esprit ne peut cesser son activité à travers lui. Donc s’il y a un arrêt qui crée l’ennui, c’est que l’esprit, pour une raison ou une autre, ne peut pas être canalisé et l’Homme en souffre, parce que l’Homme se sent incapable d’actualiser ce qu’il devrait actualiser, ce qui est déjà en lui, ce qui fait déjà partie de lui et qui remplit sa vie.

L’ennui chez l’Homme est une condition qui défavorise la créativité maximale dont il est capable. L’ennui est une sorte de faiblesse, une sorte de maladie de vieillissement de son esprit, une sorte d’incapacité créative qui rend sa vie pénible, qui rend sa vie sombre, qui empêche l’Homme de vivre et de se sentir en vie. Pour que l’Homme se sente en vie, il doit vibrer. Pour qu’il vibre, il faut que l’esprit en lui vibre, il faut que l’énergie de l’esprit en lui se canalise, il faut que l’énergie en lui puisse se manifester directement et sans interposition.

Mais l’Homme est un être qui est constitué de parois, de miroirs, et si l’énergie de l’esprit ne convient pas à ces parois, à ces facettes, il cesse d’être créatif en esprit, il cesse de connaître la présence en lui de son esprit, et il est obligé de retomber sur les mécanismes d’habitude qui font partie de sa psychologie, qui font partie de l’envoûtement psychologique, qui font partie de son incapacité naturelle de vivre au lieu d’exister.

L’ennui est une forme de maladie dans ce sens qu’il représente un fossé entre une partie de l’Homme qui est explosive créativement, une partie de l’Homme qui n’arrête jamais créativement de se manifester, et une autre partie de lui qui est lente, qui est relâchée, qui est impotente. Il n’y a aucune raison pour l’Homme de connaître l’ennui, mais il y a des millions de raisons pour l’Homme de connaître et de vivre l’ennui. Et la différence entre ces deux aspects naît de la réalisation chez l’Homme que l’ennui existentiel ne peut pas être éliminé simplement parce qu’il a le désir.

L’ennui existentiel ne peut être éliminé que par la pénétration, que par la canalisation constante et de plus en plus présente de cette énergie infinie de l’esprit qui charrie tout ce qui peut être utile à l’Homme et l’amène vers lui, afin que lui, puisse l’utiliser mentalement, émotivement, vitalement et physiquement.

L’esprit apporte vers l’Homme les matériaux de la vie, mais l’Homme ne sait pas utiliser ces matériaux, parce qu’à cause de ses anciennes habitudes, il a plutôt la notion que sa vie doit être construite, ou vécue, en fonction de ce qu’il a déjà, au lieu d’être vécue en fonction de ce qu’il n’a pas déjà, mais qu’il doit créer pour en bénéficier plus tard.

L’Homme, au lieu de vivre sa vie en fonction d’une créativité quelconque, en fonction de quelque chose qu’il doit créer, la vit en fonction d’un état, d’un inventaire qui fait partie de sa mémoire, qui fait partie de son entourage, qui fait partie du matériel psychologique, qui fait partie de son petit moi.

Et cette sorte de vie n’a aucune couleur, elle n’a aucune puissance, elle n’a aucune vibration, c’est une vie qui ne vaut pas la peine – presque – d’être vécue, à moins que les éléments de cette vie soient suffisamment harmonieux pour que l’Homme, l’ego, ne se sente pas trop en désarroi ou trop démuni devant elle.

L’Homme ne réalise pas que la vie doit être créée, qu’il doit la créer. Il ne fait que la subir, et subir la vie, ce n’est pas vivre. Subir la vie c’est être existentiel, subir la vie, c’est totalement être assujetti à des conditions qui ne naissent pas de notre créativité, mais qui naissent de ce qui a déjà, par le passé, été établi. Voilà pourquoi l’Homme s’ennuie.

Il semble que l’Homme trouve difficile de déchirer la vie, de déchirer son voile, de la repousser, un peu comme nous pouvons repousser les toiles qui font le tableau d’un théâtre. L’Homme ne semble pas être capable de s’imaginer qu’il peut repousser les toiles qui forment la vie quotidienne de son théâtre. Il vit toujours à l’intérieur de ses toiles, de ses tableaux, et naturellement à cause de cette situation, à cause de cette attitude, de cette habitude, si les toiles manquent de couleurs, effectivement il est porté à s’ennuyer.

Si l’Homme réalisait qu’il a réellement la possibilité de changer les toiles de son théâtre, de les agrandir, de les perfectionner, de leur ajouter de la couleur et même, à un certain niveau d’évolution, de les faire éclater complètement pour passer à un autre théâtre que nous pouvons appeler l’éther, l’Homme réaliserait que la vie c’est la façon la plus facile, la plus simple, et la plus extraordinaire d’exprimer dans la matière ce que nous appelons l’énergie de l’esprit.

Mais l’Homme est conditionné dans sa pensée, il est conditionné dans ses émotions. Et ce conditionnement est tellement grand, tellement absolu qu’il prend des années et des années de sa vie et qu’il empêche l’Homme de réellement découvrir, et de savoir, et de réaliser, que la vie peut être vécue dans un contexte d’évolution rapide de l’énergie sans qu’il n’y ait jamais d’arrêt ou d’ennui.

Mais pour que l’Homme ne souffre plus d’ennui, il faut qu’il cesse de vivre à l’intérieur de son théâtre, il faut qu’il cesse de vivre à l’intérieur des conditions qui ont formulé ou formé le statu quo. Il faut qu’il puisse oser, il faut qu’il cherche à dépasser ce qu’il a, ou ce qu’il est, déjà !

Et à ce moment-là entrent toutes sortes de conditions qui, à première vue, semblent lui empêcher de réaliser ceci, des conditions qui ont été établies depuis des années, des conditions qui font partie de la maquette de sa vie. Et l’Homme, étant prisonnier de ces conditions, se sent, ou se rend à l’évidence, que ces conditions ne peuvent pas être changées pour telle ou telle raison. Et ceci n’est pas vrai ! Toutes les conditions, les conditions les plus fondamentales, les plus stagiaires de l’Homme peuvent être changées. Il n’y a rien dans la vie de l’Homme qui ne peut pas être changé. L’Homme peut changer tout, parce que l’Homme doit être maître de la vie et maître dans la vie.

L’ennui de l’Homme n’est que le rapport qui existe entre l’impuissance créative de son intelligence et de sa volonté, et l’ego. L’ennui de la vie, c’est un phénomène de l’ego, c’est un phénomène égoïque, un phénomène égocentrique. Tout Homme qui s’ennuie est un Homme qui n’a pas réalisé qu’il est plus grand que ce qu’il est. Tout Homme qui s’ennuie est un Homme qui n’a pas réalisé qu’il est plus intelligent que ce qu’il est, qu’il a plus de volonté que celle qu’il semble avoir.

L’Homme a connu des philosophies de toutes les sortes, il a connu des systèmes, des religions, des spiritualités de toutes les formes. Et pourtant, l’Homme avec tous ces systèmes, toutes ces formes, n’a jamais été capable de réaliser que la vie est un processus créatif, intégral, concret, qui n’a rien à faire avec les formes philosophiquement absorbées par son mental inférieur.

Il est inutile à l’Homme qui s’ennuie de croire que son ennui relève de ses conditions de vie qui font partie de son passé, parce que ceci est une illusion. L’ennui de l’Homme ne relève pas du fait qu’il est habitué à des formes ou des aspects qui relèvent de son passé, et qui sont ou qui semblent être intégrées, établies, fossilisées. L’ennui de l’Homme naît du fait qu’il n’est pas suffisamment intelligent dans sa volonté. L’ennui de l’Homme naît du fait qu’il n’est pas suffisamment intelligent dans sa volonté, donc il n’a pas la capacité d’utiliser sa volonté avec intelligence.

On ne peut pas toujours blâmer le passé pour ce que nous sommes aujourd’hui ! Ceci nous mène à de la psychologie, ceci nous mène à de la culpabilité, ceci nous mène à une incapacité de réaliser que le passé est une condition qui a été voulue, qui a été révolue, qui est, au moins aujourd’hui, révolue, si nous prenons conscience que tout ce qui a été fait dans le passé a été fait pour des raisons qui peuvent, dans le présent, servir à transmuter une certaine énergie, certaines formes, afin d’aller plus loin dans la vie.

Ce n’est pas le passé qui est le problème de l’Homme, c’est l’Homme qui rend le passé si important que ce dernier devient son problème. Le passé peut être totalement neutralisé dans la vie de l’Homme, il peut être totalement tué, il peut être totalement oublié. Donc l’Homme peut vivre son présent d’une façon totalement créative et sans lien du tout avec son passé.

Mais l’Homme a beaucoup de difficultés à comprendre ceci, parce que l’Homme ne comprend pas la nature de la vie. Il ne comprend pas la nature de l’intelligence, il ne comprend pas la nature de la volonté. Il ne comprend pas que ces deux principes font partie intégrale de la vie et que sans l’exécution dans la matière de ces deux principes, il ne peut pas se considérer comme un être, il doit se considérer plutôt comme un animal intelligent.

Être veut dire se compresser totalement, être veut dire être compressé totalement, être veut dire absorber complètement et de plus en plus l’infinité de l’énergie, et utiliser cette énergie mentalement, astralement, vitalement et physiquement. Être veut dire se remplir, être rempli de l’énergie.

Mais cette énergie ne peut pas passer, ne peut pas être canalisée, si l’Homme est incapable de réaliser que la condition psychologique de son esprit renferme des mécanismes qui ne permettent pas que cette énergie passe, donc il rationalise de toutes les façons possibles et imaginables sa vie, et automatiquement, crée en lui des blocages qui l’empêchent de reconnaître qu’il est en vie, qu’il est, donc qu’il ne peut plus s’ennuyer.

Que l’Homme s’ennuie quand il est inconscient, c’est normal, parce que lorsque l’Homme est inconscient, il y a beaucoup en lui qu’il ne peut pas voir. Mais lorsque l’Homme commence à se conscientiser, il est grand temps qu’il commence petit à petit à ne plus pouvoir s’ennuyer. Il est important qu’il commence petit à petit à réaliser que l’ennui n’est que le résultat temporaire d’un réajustement qui doit être exécuté entre l’énergie et son ego.

Qu’il souffre un peu d’ennui, c’est normal. Qu’il souffre moins, de moins en moins, d’ennui, c’est essentiel. Qu’il commence à réaliser qu’il s’ennuie moins aujourd’hui qu’il s’ennuyait avant, c’est déjà beaucoup. Donc l’ennui chez l’Homme qui se conscientise doit être totalement vu du point de vue de l’intersection qui existe dans ses corps subtils, et de l’incapacité à l’énergie créative de passer parfaitement à travers ses corps afin de manifester dans la matière le plan de vie qui convient à cette énergie pour le bénéfice de l’Homme.

Il y a sur la Terre des Hommes qui ont tout du matériel, qui ont tout ce qu’ils auraient besoin pour bien vivre, et pourtant ils s’ennuient. Et pourquoi ? Parce qu’ils n’ont pas la suffisance qu’apporte vers l’Homme l’énergie de l’esprit. Ils n’ont pas cette dimension qui rend l’Homme, dans sa vie présente, un peu immortel. Parce que lorsque l’Homme perd la capacité de s’ennuyer, lorsque l’Homme ne peut plus s’ennuyer, pour des raisons créatives – je ne parle pas pour des raisons qui naissent d’une illusion quelconque comme les Hommes qui sont très actifs, ou les Hommes qui font beaucoup de choses et qui couvrent leur ennui par l’action – je parle de ces Hommes qui peuvent ne pas s’ennuyer, qu’ils soient créatifs ou simplement en repos.

Lorsque l’Homme est conscient, s’il est en repos, il est en arrêt. Et s’il est en arrêt, il est en arrêt afin de se permettre de récupérer ses forces. S’il est créatif, il est en mouvement, et s’il est en mouvement, automatiquement les forces créatives en lui neutralisent l’ennui possible. Mais l’Homme inconscient qui se meut et qui n’arrête pas de se mouvoir parce qu’il s’ennuie, mène éventuellement une vie qui, à 40, 50, 60 ans, sera une vie malade, parce que les corps ne peuvent pas toujours absorber du mouvement incessant, les corps doivent se reposer, le mental, l’émotionnel, le vital, le physique doivent se reposer.

Et si l’Homme, pour ne pas s’ennuyer, pousse et pousse la machine inférieure de son être, il est évident qu’il n’aura pas eu le temps de s’ennuyer parce qu’il aura couvert son ennui profond par des activités qui ne coïncident pas avec l’harmonie des forces de vie en lui et les conditions de repos qui sont nécessaires pour que l’Homme puisse reprendre ses forces.

Donc le phénomène de l’ennui, ce n’est pas simplement un phénomène de faire quelque chose ou de ne pas faire quelque chose. Le phénomène de l’ennui, c’est un phénomène qui naît de la condition de non créativité chez l’Homme. C’est l’absence de créativité qui crée l’ennui, qui est au fond et à la base de l’ennui.

Et si l’Homme ne réalise pas, quand il se conscientise, que sa créativité fait partie d’une autre dimension de lui-même, et que cette dimension est très vaste, et que l’énergie qui afflue de cette dimension peut le remplir totalement, il est évident qu’il s’ennuiera parce qu’il n’aura pas réalisé qu’en fait, lorsqu’il est en contact avec cette énergie infinie, il est un peu immortalisé dans l’action, c’est-à-dire qu’un peu, il immortalise son activité consciente.

L’immortalisation de l’action consciente chez l’Homme n’est pas simplement un phénomène philosophique. L’immortalisation de la conscience chez l’Homme est un phénomène de conscience. Dans le moment, dans l’instantanéité, l’Homme réalise qu’il n’y a plus de vide qui soit un vide d’ennui. Dans le moment, dans l’instantanéité, l’Homme réalise que le vide est un vide plein, et que si ce vide plein devient continu, l’ennui n’est plus possible, parce que la réalité, la créativité, l’énergie de son double est constamment présente, et constamment remplit les conditions psychologiques de son être, les conditions émotives de son être, et les conditions physiques de son être matériel.

L’ennui est un phénomène ridicule, l’ennui est ridicule. L’ennui représente le ridicule dans la vie. Si l’Homme est vie, si l’Homme est dans la vie, s’il est rempli de vie, s’il est traversé par la vie, comment voulez-vous que l’Homme puisse s’ennuyer ? La vie ne s’ennuie pas ! La vie n’est pas ennui, la vie n’est pas blocage, la vie n’est pas bloquée, la vie n’est pas blocable !

Une des raisons profondes pourquoi l’Homme s’ennuie, c’est parce qu’il ne réalise pas qu’il doit à certains moments se reposer. Et comme il ne réalise pas qu’il doit se reposer, il ne réalise pas que le repos lui est imposé par le double. Et comme ce repos lui est imposé par le double, et que lui a l’illusion de toujours vouloir être en mouvement, il ne peut pas raccorder l’imposition du double avec la condition psychologique de son ego, de son corps de désir, qui veut que lui soit en mouvement, et c’est ce qui crée dans l’Homme l’ennui.

Si l’Homme était conscient du double, s’il était conscient de l’énergie en lui, il comprendrait que lorsqu’il n’y a pas de mouvement, que cette condition fait partie aussi de l’activité créative du double pour qu’il se repose. Mais ce n’est pas le cas. Comme il n’est pas conscient du double, il a l’impression que s’il y a absence de mouvement, cette absence n’est pas naturelle. Et pourtant, cette absence est naturelle, elle est voulue pour qu’il se repose. Mais l’Homme, n’étant pas conscient du double en lui, souffre de ce repos. Donc l’ennui, dans le fond, est un arrêt créé par le double, non compris par l’ego, d’où automatiquement l’impression chez l’Homme de s’ennuyer.

L’ennui est le résultat de la retenue imposée par le double contre l’ego. Alors, si l’Homme comprend que lorsqu’il s’ennuie, lorsqu’il y a absence de mouvement, cette condition relève du double, il peut se désengager psychologiquement de cette situation, donc il peut ne pas s’ennuyer dans l’arrêt du mouvement.

Et ceci est très subtil, parce que le double doit réajuster constamment les vibrations de l’Homme, parce que si le double ne réajustait pas constamment les vibrations de l’Homme, l’Homme ne pourrait pas supporter sa présence parce que le double est infiniment présent dans l’Homme, l’énergie de l’esprit est infiniment présente dans l’Homme, donc cette énergie doit être contrôlée. Et son contrôle, vécu par l’Homme lorsqu’il n’est pas compris, devient ce que nous appelons de l’ennui.

Sinon, l’Homme serait constamment en action, l’Homme serait constamment en mouvement, l’Homme serait constamment créatif. Et pour que l’Homme en arrive un jour à être constamment en action, constamment créatif, il faut qu’il ait suffisamment de résistance pour absorber cette énergie terrible de l’esprit qui pénètre son mental, son astral, son vital et son physique dans les moindres aspects de ses principes inférieurs. Autrement dit, il faut que l’Homme puisse vivre et soutenir la pression, cette tension énorme qui naît du contact entre l’immatériel et le matériel.

Le phénomène de l’ennui chez l’Homme inconscient est un phénomène psychologique. Chez l’Homme conscient, le phénomène de l’ennui n’est pas un phénomène psychologique, il devient une petite souffrance. Car dans le cas de l’Homme inconscient, l’ennui naît d’une incapacité, tandis que dans le cas d’un Homme qui se conscientise, l’ennui naît d’une sorte d’impuissance.

Donc l’ennui de l’Homme inconscient change lorsqu’il se conscientise. Et plus il devient conscient, plus l’ennui encore change et éventuellement, lorsqu’il va beaucoup plus près de la fusion, l’ennui disparait, se désintègre presque totalement. Et éventuellement, il n’y a plus chez l’Homme ce phénomène fatigant, ce phénomène ralentissant que nous appelons l’ennui.

Il y a toujours de la présence dans son esprit, il y a toujours de la conscience dans son esprit ; il y a toujours de la créativité statique ou dynamique dans son être. Donc l’Homme est bien. Et c’est à partir du moment où l’Homme ne sent plus l’ennui dans les moindres fibres de son esprit que nous pouvons dire que l’Homme conscient est heureux. Autrement dit, il n’est pas heureux dans un sens psychologique, il est heureux dans un sens créatif, c’est-à-dire qu’il est constamment rempli par sa propre énergie, et c’est ce qui crée ce que nous pouvons appeler le bonheur réel.

Mais le bonheur réel n’est pas le bonheur parfait, le bonheur réel fait partie de “l’appointement” (rencontre) perfectionné entre l’esprit et les corps subtils de l’Homme, tandis que le bonheur parfait fait partie du mouvement de la projection de la conscience de l’Homme en dehors de la matière vers des plans qui sont beaucoup plus subtils, beaucoup plus lumineux, que nous appelons l’éther.

Donc l’Homme sur la Terre n’a pas besoin de bonheur parfait, mais il a besoin d’un bonheur qui soit réel, c’est-à-dire qui convienne parfaitement à son mental, son émotionnel, son vital et son physique. Autrement dit, vivre d’un bonheur réel, c’est être constamment présent dans l’énergie de l’esprit et reconnaître constamment que l’énergie de l’esprit est présente en soi.

À ce moment-là, l’ennui n’existe plus. À ce moment-là, l’Homme ne peut plus souffrir d’être dans l’arrêt. À ce moment-là, l’Homme n’est plus capable de se sentir en dehors de la vie, en dehors de la créativité de la vie, en dehors du mouvement de la vie : il est toujours en action d’une façon dynamique ou statique, parce que l’action naît de sa conscience et non pas de l’application de sa conscience dans la matière.

L’application de la conscience dans la matière n’est que le résultat de la canalisation, mais la présence de la conscience de l’Homme, la présence de l’énergie dans l’Homme, lui donne conscience d’une source vibratoire d’où il tire les outils nécessaires à la construction dans la matière de certains mouvements qui épanouissent son mental, son émotionnel, son vital, et son physique, et qui par le fait même, éliminent à tout jamais ce qui a toujours été pour lui une condition philosophique, une condition psychologique existentielle, c’est-à-dire l’ennui.

C’est une insulte à l’Homme de pouvoir s’ennuyer, c’est une insulte à l’ego de pouvoir s’ennuyer, c’est une condition planétaire de pouvoir s’ennuyer. Et c’est une insulte tellement subtile, tellement grande que si l’Homme savait, comprenait, pourquoi il s’ennuie, il se révolterait des forces créatives en lui, mais automatiquement il réaliserait, ou il faudrait qu’il reconnaisse, que pour pouvoir ne plus s’ennuyer, il faut pouvoir absorber ces énergies sans cesse, autrement dit ne jamais les bloquer, autrement dit, toujours vivre à la pointe de ces énergies.

Et c’est à ce moment-là que l’Homme peut bénéficier de la conscience de ces énergies, de la présence de ces énergies, et ne plus jamais s’ennuyer, ne plus jamais pouvoir s’ennuyer, ne plus jamais craindre de s’ennuyer.

Si nous disons que l’ennui est une imperfection de la relation entre l’Homme et l’infini, nous disons deux choses. Nous disons que si l’Homme était conscient de l’infini, il serait totalement rempli dans la finitude de sa temporalité psychologique. Nous disons que si l’Homme était conscient de l’infinitude de l’infini, il aurait conscience présente et parfaite de la réalité du lien qui existe entre la créativité de cet infini et la condition psychologique chez lui qui lui permet d’absorber cette condition énergétique, et la transformer, et la transmuter, et la transposer, dans la matière.

Donc le phénomène de l’ennui est un phénomène humain qui existe dans toutes les couches de la société. Le phénomène de l’ennui existe pour les rois comme pour les pauvres, il existe pour les gens de grand intellect comme les gens de pauvre intellect.

Le phénomène de l’ennui n’est pas un phénomène qui est connu seulement d’une partie de la population. Tous les Hommes souffrent d’ennui, tous les Hommes ont connu dans leur vie de l’ennui, tous les Hommes ont été, quelque part dans la vie, piégés par cette illusion inouïe et extraordinaire qui est le phénomène de l’ennui chez l’Humanité.

Dans le phénomène de l’ennui, il y a le phénomène de la vie plate. Pourquoi la vie est plate ? Pourquoi la vie est sans couleur ? Pourquoi il n’y a pas, dans la vie, quelque chose d’intéressant à faire ? C’est parce que la platitude de la vie naît du fait que l’Homme n’ose pas transgresser l’inertie de son intelligence et de sa volonté subjectives. L’Homme n’ose pas transgresser l’inertie de son mental et de son émotionnel. L’Homme n’ose pas repousser les frontières de sa possibilité. L’Homme n’ose pas essayer quelque chose qui, ou dont, il ne connaît pas totalement le conséquentiel.

Si l’Homme pouvait pousser, oser aller directement tout droit dans le désert sans savoir exactement où ça va le mener, l’Homme pourrait ouvrir des portes dans sa vie et réaliser que l’ennui est cet aspect de sa psychologie qui, auparavant, l’avait empêché de faire ceci, pour découvrir au bout de ce mouvement une autre condition, un autre tableau, d’autres possibilités créatives qui font partie, encore, de la canalisation de l’énergie de son esprit vers son être inférieur. Donc la vie est plate pour l’Homme parce que l’Homme a peur d’explorer la vie, il a peur de l’étendre, il a peur de la connaître dans ses avantages un peu plus éloignés de lui.

L’Homme a peur de laisser la régionalité de sa psychologie pour entrer dans le domaine plus vaste de l’inattendu, dans le domaine plus vaste de ce qu’il ne connaît pas, dans le domaine plus vaste de l’exploration vitale de sa planète. L’Homme a peur d’explorer sa vie sur le plan mental, sur le plan émotionnel, sur le plan vital et sur le plan physique, d’où la platitude de sa vie. Et lorsque l’Homme comprendra ceci, lorsque l’Homme réalisera ceci, il vivra à la pointe de l’énergie, il vivra à la pointe de sa conscience, il vivra à la pointe de la réalisation que la vie est un processus créatif sans fin, et que l’ennui est impossible là où l’Homme est et vit à la pointe de sa conscience.

C’est facile pour l’Homme de se donner des raisons de dire : “Ah ! Je n’ai pas l’argent pour faire ceci, ou je n’ai pas les conditions pour faire cela”, mais ceci est une illusion, parce que ce qui fait en sorte que l’Homme n’a pas les conditions pour faire ceci ou pour faire cela, c’est que justement il ne vit pas à la pointe de sa conscience. Si l’Homme vivait à la pointe de sa conscience, il briserait les chaînes planétaires de sa vie, il changerait son plan de vie, il altèrerait totalement les conditions qui ont fait de sa vie une maquette. Mais pour réaliser ceci, pour faire ceci, pour pouvoir faire ceci, il faut commencer à le faire.

Ce n’est pas en le pensant, ce n’est pas parce qu’on l’a écouté, ou parce qu’on l’a lu, que nous pouvons le faire. Il faut le faire, parce que la vie commence avec l’individu. La vie se fait dans l’Homme individuellement, ce n’est pas parce qu’un Homme dit ou explique ou parle de la vie qu’un autre Homme peut vivre de cette même façon.

Alors l’Homme doit un jour, dans sa propre expérience, repousser les toiles de son théâtre, repousser les limites de sa vie, réaliser qu’il peut vivre à la pointe de sa conscience. Et à partir de ce moment-là, lorsqu’il a commencé à vivre de cette façon, à explorer de cette façon, à reconnaître de cette façon, qu’effectivement il peut aller plus loin, et plus loin, et plus loin, et toujours plus loin pour aller encore plus loin, c’est à partir de ce moment-là que l’Homme commencera à comprendre ce que nous expliquons, lorsque nous disons que l’ennui est une insulte à la conscience de l’Homme, que l’ennui est une forme de territorialisme psychologique imposée par des conditions émotionnelles et mentales qui découlent de la mémoire de l’Humanité, qui découlent du manque de maturité de l’Homme, qui découlent du manque d’explosion, dans la vie de l’Homme, de son intelligence créative et de sa volonté créative.

Si nous essayons de comprendre ce qui crée l’ennui, ses mécanismes, nous voyons que l’ennui prend origine dans le manque d’harmonie entre l’énergie de l’esprit et le mental humain, c’est-à-dire que le manque d’harmonie empêche l’Homme, mentalement parlant, de réaliser une pulsion constante de vie en lui. Et l’absence de cette pulsion constante est l’absence de l’énergie créative à travers le mental. Si l’Homme sentait cette énergie créative à travers le mental d’une façon permanente, il est évident que l’ennui n’existerait pas.

Chez l’Homme inconscient ou chez l’Homme qui commence à se conscientiser, l’ennui relève toujours du manque de rapport parfait entre l’énergie créative et son mental, mental qui, en retour, peut être affecté par son émotivité. Pour que l’Homme ne s’ennuie plus, il faut que petit à petit il s’ajuste à l’énergie, que petit à petit, il puisse vivre son ennui sans s’ennuyer. Vivre son ennui sans s’ennuyer, c’est être conscient de l’arrêt imposé par le double sur l’ego. Vivre son ennui veut dire apprendre à ne pas souffrir psychologiquement de cet arrêt, apprendre à ne pas être affecté par l’arrêt ou la retenue de l’énergie créative à travers ses principes inférieurs.

À partir du moment où l’Homme commence à comprendre ceci, déjà il commence à contrôler son ennui, déjà il commence à s’ennuyer moins, et avec le temps il s’ennuie de moins en moins, et automatiquement, il devient de plus en plus créatif à partir de l’énergie, il vit de plus en plus à la pointe de son énergie.

Mais si l’Homme n’apprend pas à contrôler son ennui dans ce sens, s’il n’apprend pas à vivre son ennui, à le supporter, son ennui, à le voir, à le regarder, à l’observer, à le comprendre, il continuera à s’ennuyer, parce que les mécanismes subjectifs de son ego feront en sorte que son ennui sera rattaché à une condition psychologique, à une sorte d’impuissance psychologique, lorsqu’en fait il n’est rattaché qu’à une retenue d’énergie qui doit faire son chemin petit à petit, afin de ne pas trop choquer les corps subtils de l’Homme, afin de ne pas trop transformer trop vite les corps subtils de l’Homme.

Autrement dit, l’ennui est une condition presque naturelle de l’Homme planétaire. Si cette condition était levée tout d’un coup chez l’Homme planétaire, il absorberait, il serait forcé de canaliser, une si grande quantité d’énergie que ses corps subtils ne pourraient pas la supporter, et automatiquement ceci le mènerait à la folie. Donc l’ennui est une condition naturelle, mais une condition qui peut bien se comprendre, une condition qui peut petit à petit être transformée, à partir du moment dans la vie où on commence à la comprendre et à ne plus en souffrir.

Si l’Homme réalise que l’ennui est une condition naturelle de l’état psychologique de l’Homme planétaire, il verra qu’effectivement il y a en lui une force qui entre et qui se retire, qui entre et qui se retire, une force qui alterne créativement. À un certain moment, elle est créative, il y a mouvement dans la vie de l’Homme, à un autre moment, elle retient, donc il y a cessation de mouvement dans la vie de l’Homme.

Et lorsque l’Homme vit cette cessation de mouvement, et que son ego, émotivement et mentalement, lui rappelle l’ennui, il peut alors s’apercevoir qu’il est dans le phénomène de l’ennui, qu’il vit le phénomène de l’ennui, et qu’il est en train de le comprendre d’une façon objective, créative, au lieu de le vivre, de le subir, d’une façon psychologique qui est une façon inférieure et attristante.

Mais l’Homme qui se conscientise doit comprendre que pour ne pas s’ennuyer, il faut sentir, être sensible à l’énergie qui cherche à créer à travers lui certains mouvements. Si l’Homme se bloque des mouvements que l’énergie veut créer, bien que ces mouvements soient très très banals, il se bloquera automatiquement de l’énergie créative, et automatiquement vivra de l’ennui.

Le mouvement dans la vie de l’Homme est important parce que le mouvement transporte ou aide ou permet que l’énergie soit canalisée. Et si l’Homme, au niveau de son ego, à partir de lui-même, à partir de sa conscience planétaire, se refuse, pour quelque raison que ce soit, de faire certains mouvements suggérés par le double, suggérés par l’énergie, il est évident qu’il vivra l’ennui pour une très longue période de temps, et automatiquement s’empêchera d’être créatif, s’empêchera de connaître et d’explorer la vie à une échelle beaucoup plus vaste et beaucoup plus gratifiante pour lui.

L’Homme découvrira que l’ennui est une des dernières facettes de la vie de la conscience expérimentale de l’Homme, l’Homme découvrira que l’ennui est une des dernières facettes de l’inconscience humaine. Il découvrira que l’ennui ne fait pas partie de la nature de l’Homme, que l’ennui fait partie de la condition de l’Homme. Et si l’ennui ne fait pas partie de la nature de l’Homme, il ne fait partie que de sa condition, il est évident que l’Homme doit passer de la condition à la nature. Et pour qu’il passe à la nature, il faut effectivement qu’il reconnaisse en lui l’origine de sa conscience, qu’il reconnaisse son énergie, qu’il reconnaisse le mouvement subtil de son énergie, qu’il puisse s’ajuster à l’intention de l’énergie à travers le mental, et l’émotionnel, et le vital.

Ainsi, il apprendra à sortir de la condition humaine, à laisser de plus en plus derrière lui ce fardeau psychologique qui est l’ennui. Et automatiquement, graduellement, petit à petit naturellement, il entrera dans une autre voie, il entrera dans une autre conception de la vie, il entrera dans un autre mouvement de la vie, il vivra la vie d’une façon différente, de plus en plus ajustée, de plus en plus harmonisée à ce qu’il veut, à ce qu’il peut. Il ne souffrira plus d’ennui.

Éliminer totalement de sa vie l’ennui est un tour de force, mais un tour de force réalisable, si l’Homme réalise, comprend, saisit, que l’énergie en lui doit être canalisée, qu’il ne doit pas l’arrêter, qu’il ne doit pas la bloquer pour quelque raison que ce soit, pour quelque raison qu’il puisse s’imaginer au niveau égoïque.

Les lois de la vie sont absolues, elles ne sont pas relatives. Et elles sont absolues parce que l’énergie est absolue, ce n’est que l’Homme qui est relatif. Ce n’est que l’attitude dans l’Homme qui fait en sorte que la relativité des valeurs de vie soit proportionnelle à son inconscience. Alors qu’il devrait vivre ses valeurs de vie d’une façon absolue, en fonction de l’énergie créative qui passe à travers son mental, son émotionnel, et remplit le vital et le physique d’une qualité maximale d’expression dans le matériel.

mise à jour le 21/08/2024

Retour en haut