Communication préparatoire 52
En Français vous lisez la transcription manuelle de la conférence de BdM, dans une autre langue la traduction par une intelligence artificielle (AI) de cette transcription manuelle, donc le résultat est à interpréter avec discernement.
La fausse carrière possède l’ego. Elle possède toute son attention à un point tel qu’il se sent de plus en plus divisé entre lui-même et ce service sociétal qui lui offre la vision d’un lui-même qui s’est découvert une valeur qu’il peut, avec fierté, présenter au monde.
Une vraie carrière est un grand outil d’exécution créative pour l’ego. Mais une fausse carrière peut être une planche de salut criblée de trous. Lui seul peut le savoir, et lui seul peut et doit réaliser qu’une planche de salut ne peut lui suffire, car la vie est beaucoup plus profonde et exigeante que la valeur superficielle que peut offrir à l’ego une carrière vide de sens réel. Si elle lui sert à s’exécuter créativement, à bien canaliser son énergie, et à engendrer du plaisir de vie pour sa personne, il voudra continuer à s’exécuter ainsi. Mais s’il réalise, un jour ou l’autre, qu’elle n’est qu’une maquette de sa vie, il se verra forcé de regarder plus loin en lui-même afin d’y découvrir une activité sociétale qui convient à son être entier, plutôt qu’à son être personnalisé.
Beaucoup d’Hommes souffrent de leur carrière et ne peuvent s’imaginer, ou même contempler, vivre en dehors de leur cadre rigide. Il est évident que pour un ego inconscient de l’intelligence en lui, la carrière représente une sécurité émotive et intellectuelle, dont il a besoin pour se donner un équilibre nécessaire et essentiel. Mais qu’arrive-t-il à ce même ego lorsqu’il commence à voir que cette fameuse carrière ne lui convient plus parce qu’il en a pressenti les aspects vides et incomplets ? Doit-il alors continuer à la poursuivre? Ou doit-il se réorienter, c’est-à-dire regarder au fond de lui-même, pour y trouver une activité qui convient à ses besoins profonds et réels ?
L’ego est naturellement faible, et sans vision réelle de lui-même. De sorte que tout détournement d’un point de vue et de vie qu’il a connus depuis plusieurs années engendre une inquiétude, un émoi, et l’ego a peur d’être troublé, car sa vie lui semble fragile.
L’ego est lié à sa carrière de mille et une façons, mais le lien le plus puissant et le plus inavoué, ou inavouable, c’est celui qui peut lui faire craindre de perdre quelque chose lié à des décisions passées. Pour que l’ego ne regrette pas son passé, sa carrière, il doit être suffisamment puissant dans l’intelligence pour forcer, dans sa vie, le passage d’une idée mentale et sans émotivité qui n’est pas conditionnée par lui, mais canalisée à travers lui par l’intelligence créative et supramentale.
Lorsque l’ego comprend enfin que sa fausse carrière fait aussi partie de son plan de vie et non de sa vie réelle, il commence à comprendre que la vie, pour être bien vécue, doit être connue et réalisée sans sentiment. Elle doit être l’expression spontanée de son intelligence. Toute perception qu’il peut avoir au cours de son engagement à l’intérieur d’une carrière qui ne lui sied pas, doit être regardée de près et étudiée avec les yeux de l’esprit, et non de l’estomac de l’insécurité qui caractérise l’Homme moderne. L’ego ne réalise pas que le moderne est moulé à ses besoins viscéraux et non à son intelligence. De sorte que sa psychologie, au lieu de l’instruire dans une réelle activité, le pousse à se couper un morceau de tarte cuisinée dans la grande cuisine de la société inconsciente et décadente du XXème siècle.
La carrière en elle-même est simplement une condition de vie fixée par les forces sociétales ou sociales. Elle n’est pas nécessairement la réalité réalisée de par l’intelligence réelle de l’ego, sa conscience créative. Mais l’ego est tellement aveugle et sans intelligence que sa carrière est devenue pour lui l’équivalent d’une valeur de vie qu’il a épousée jusqu’à la fin de ses jours, sans réaliser que cette valeur de vie n’est ni en harmonie avec lui-même, ni susceptible de lui apporter ce qu’il a de plus besoin dans la vie : une activité réelle pour lui-même et pour sa vie. Au contraire, cette fausse carrière est tellement présente dans sa vie qu’il ne peut s’imaginer vivre sans elle, un peu comme un homme ou une femme en mal d’amour ne peut s’imaginer vivre sans sa femme ou son homme. Et pourtant, les statistiques nous démontrent bien le contraire.
La carrière est bonne et fructueuse pour l’Homme et son esprit si elle lui permet de réaliser, de se réaliser. Autrement dit, une carrière doit être réelle et faire partie intégrale de la vie créative de l’ego. Sinon, elle n’est qu’une maquette que la vie peut facilement écraser lorsque les conditions sociales changent et ne permettent plus que la carrière remplisse son rôle de sécurité factice.
La carrière de l’ego doit consister en deux aspects fondamentaux. Premièrement : elle doit être ce qu’il sent le plus ; et secondairement : ce qu’il aime le plus. Si ces deux éléments ou un de ces deux éléments est manquant, la carrière n’est qu’une noble effigie à une condition sociétale vécue sans cœur et sans intelligence, bien qu’elle puisse être vécue avec toutes les bonnes raisons du monde. L’ego peut se conter des peurs tant qu’il le voudra, mais la vie, elle, finira bien par régler ses comptes. Et si la carrière n’est qu’une couverture pour cacher une impuissance dans le caractère et une faiblesse dans la volonté, elle le lui fera réaliser en perte d’intérêt éventuelle pour le travail, et perte de créativité vis-à-vis du but fixé par l’ego dont il s’était prévalu au cours de sa carrière mal intentionnée.
Pour que la carrière de l’ego coïncide avec son désir de fond, c’est-à-dire son intérêt vital, il faut que cette carrière le remplisse parfaitement et qu’elle ajoute à sa vie et à celle de sa famille, si famille il y a. Si elle enlève à sa famille, si elle enlève à sa vie, ce n’est plus une carrière, mais de l’esclavage, et là où il n’y a plus de paix, il ne peut y avoir de joie. Aujourd’hui plus que jamais, l’ego doit considérer la vie comme étant une expression de lui-même, sinon, elle devient facilement empoisonnée.
Mais l’ego ne voit pas toujours le danger qui menace sa vie et cherche plutôt des palliatifs pour assurer la continuité du statu quo, plutôt qu’une vision, un face à face, avec l’insécurité inévitable qu’il ne veut pas voir ou regarder de front. Tant que l’ego ne s’est pas abruti au point d’en perdre la santé morale, sinon la santé physique, la carrière sera le dernier des ponts qu’il voudra brûler, car pour lui, un pont est un pont, même si sa structure est pourrie. Tant qu’il le voit, il risquera de passer dessus.
L’ego est aveugle de nature, et la carrière est et sera pour lui toujours une paire de lunettes à travers laquelle il aura toujours l’impression de voir quelque chose de véritable. Mais il faut du caractère pour admettre qu’à travers des lunettes, on a tout de même la vue faible.
La carrière est une forme de travail qui tente, de par sa vertu sociétale, de faire croire à l’ego qu’il vaut quelque chose. Mais en fait, il ne vaut rien si sa carrière n’est pas ce qu’elle doit lui offrir, c’est-à-dire créativité, paix et joie de travailler. Si la carrière est un combat entre lui-même et ce qu’il voudrait faire réellement, déjà elle est sans utilité réelle pour lui, bien qu’elle puisse lui rendre le service d’une sécurité temporaire quelconque.
Mais cette fausse sécurité n’est assurée que par la disponibilité qu’offre la société à sa carrière. Et cette sécurité n’est pas du tout limitée à une carrière, elle est plutôt l’appât qui le lie au corridor étroit d’une vie monotone et sans fond. Quelle que soit la valeur de la fausse carrière, sociétalement parlant, elle ne peut donner à l’ego qu’un reflet de ce dont il a besoin. Et ce reflet peut s’amenuiser avec les années. Que lui reste-t-il donc ? Rien. Ce n’est pas la carrière qui doit remplir l’être de quelque chose de réel, mais l’être qui doit faire vibrer sa personnalité et lui donner une fonction créative et personnalisée que l’on appelle intérêt vital ou carrière réelle. Cette carrière doit réfléchir sa vraie personnalité et non la diminuer jusqu’à l’éteindre.
Plus l’Homme évolue vers la conscience supramentale, moins le concept d’une carrière peut l’enivrer car il devient de plus en plus autonome vis-à-vis de lui-même et de sa vie sociale. De sorte que la carrière en tant que telle, telle que dictée socialement, a de moins en moins d’emprise sur lui et avec le temps et l’évolution, ce même être se trouvera devant un fait nouveau qu’il n’avait jamais connu auparavant, celui d’une véritable identité. Et cette identité n’aura plus besoin d’un support psychosocial qu’est devenue la fausse carrière, car l’ego conscientisé connaît ses besoins internes et va directement au but, afin de se les faire prévaloir. Il fera ce qu’il sent et sait nécessaire sur le plan du travail, mais rien n’indique que ce sera dans la direction d’une carrière socialement conditionnée, telle qu’il l’avait auparavant vécue et crue nécessaire.
L’ego qui se conscientise, s’aperçoit que la carrière le lie à un système socioéconomique et politique inconscient. Et cette liaison devient de plus en plus irréelle pour lui. De plus, la carrière le lie à des Hommes d’une trempe quelconque avec lesquels il ne peut pas toujours échanger librement.
ll faut faire une nette distinction entre la fausse carrière et le travail. Le travail est une activité qui correspond à la vie matérielle de l’Homme, il ne convient pas au travail d’être qualifié de bon ou de mauvais. Le travail est toujours nécessaire car il convient à la vie de l’Homme. Par contre, la carrière ne convient pas toujours à la vie de l’Homme. De nombreuses fois, la carrière bloque l’individu, lui coupe les ailes de la vie et l’empêche d’être lui-même, à cause des forces sociales qui le compriment à l’intérieur de cette forme, à l’intérieur de ce cadre.
L’Homme est un être qui va de plus en plus vers la liberté réelle. Et la fausse carrière le retarde, à cause de la fiction qu’elle crée dans son esprit, dans l’esprit de celui qui en est épris, et parfois aveuglé.
La carrière, tant que l’Homme la comprend et la voit sous son vrai jour, demeure pour lui une grande amie. Mais dès qu’elle commence à vouloir le posséder, il vaut mieux pour cet Homme vivre seul, avec un travail plus humble, mais plus réel. La carrière peut facilement empoisonner la vie si elle ne convient pas réellement à l’ego. Mais le travail, lui, permet de canaliser son énergie. Que la différence entre le travail et la carrière soit bien établie et comprise par l’ego qui se conscientise va de soi, puisque l’Homme devra encore pendant un certain nombre d’années s’occuper à s’octroyer le nécessaire à la vie matérielle.
Sa conscience supramentale n’annule pas la valeur de la carrière mais empêche l’Homme d’y être aveuglément rattaché, car elle le prédispose à d’autres possibilités d’expériences qui coïncident avec son évolution. C’est pourquoi l’ego qui se conscientise ne peut plus fonder sa sécurité psychologique sur la carrière. Il doit alors se trouver un travail, se tourner vers un travail qui lui convient, selon la sensibilité nouvelle que lui donne la conscience supramentale. Il est alors dégagé de ce tout qui tend à le renfermer dans une forme qui sert de fausse sécurité et qui emploie ses énergies à le lier à l’inconscience sociale, plutôt qu’à le libérer de cette force totalement opposée au développement de son intelligence réelle.
Alors que le travail canalise l’énergie, quelle qu’elle soit, la carrière – et je parle ici de la fausse carrière, la béquille – annule cette énergie et s’en sert pour rendre esclave l’esprit de l’Homme. Ce n’est jamais le travail en soi qui entrave l’évolution, mais l’attitude que l’on se donne vis-à-vis de l’occasion de travailler, c’est-à-dire la fausse carrière.
Un Homme ne peut être bien dans sa peau de travailleur s’il prend trop au sérieux son rôle de travailleur, car ce sérieux lui enlèvera l’esprit de vie, esprit dont il a besoin pour explorer les différentes couches d’expériences qui se situent en dehors de l’activité du travail. À l’intérieur du travail, il s’assure une sécurité matérielle, et à l’extérieur du travail, il doit vivre de son esprit afin de goûter de la vie et de mesurer son rapport avec elle. Mais s’il est trop sérieux dans le travail, ce travail lui vole de l’esprit, et il en souffre lorsqu’il sort de l’atelier, car il n’a plus d’esprit pour goûter de la vie.
Tant que l’ego n’a pas appris à bien travailler, c’est-à-dire à remplir sa tâche de travailleur de façon consciente dans le sens qui convient à son intelligence réelle, la valeur du travail devient plus grande que la valeur de vie, et ceci crée une dislocation dans son esprit. De sorte qu’il vient un jour à oublier pourquoi il vit, et lorsqu’il a oublié pourquoi il vit, il perd le goût de vivre que seul l’esprit libre et conscient peut connaître. À soixante-cinq ans, il se retire, c’est-à-dire qu’on le fout à la porte pour faire place aux jeunes esclaves, et il commence à pousser des racines comme le font les légumes du jardin.
L’esprit de l’Homme ne peut être contraint et la contrainte est la grande violation qui sévit dans le monde actuel. Et Les Hommes modernes en sont tous victimes, sans même le réaliser. Le mal planétaire est très bien camouflé.
La fausse carrière condamne l’ego inconscient à la perte graduelle de son intelligence créative et de sa sensibilité de jeunesse, car elle a disposé de lui, au lieu que lui se serve d’elle. Tant que l’ego règne en maître sur les conditions de telle ou telle carrière, il n’y a pas de danger pour lui. Mais dès que la carrière lui a démontré qu’il est menacé dans l’autonomie de son esprit, il perd le sens de la vie et ne peut plus être bien dans sa peau.
Il est facile à l’ego inconscient de rationaliser la valeur de sa fausse carrière, car elle lui offre tous les arguments possibles et imaginables. Mais elle ne lui fait jamais connaître les conditions qu’il devra supporter après l’avoir endurée, pendant dix, ou quinze, ou vingt ans et plus. Elle ne lui fait pas connaître le caractère ordurier de son implication progressive dans la vie, et son intérêt à mécaniser la vie contemporaine de l’Homme aveuglé par elle.
Le travail doit être loué, mais la fausse carrière surveillée. Il est normal à un jeune ego de se chercher, de se trouver une carrière avec espoir, car il n’a pas encore l’expérience de la vie, il n’a pas encore compris et reconnu l’effet de la carrière, de la fausse carrière, sur son esprit.
Mais lorsque ce même ego se conscientise, il s’aperçoit rapidement que la carrière ne peut plus avoir dans sa vie la place qu’elle avait auparavant. Car quelque chose d’autre a pris place en lui : l’intelligence réelle, grandissante, de sa conscience supramentale. C’est alors que l’être devient de plus en plus marginal vis-à-vis de la fausse carrière et qu’il cherche à se tailler un petit coin de vie qu’il n’avait pas pu réaliser dans sa jeunesse, car l’intelligence ne s’était pas encore manifestée dans sa vie. Elle ne s’était manifestée qu’en son estomac, son corps de désir, sans retenue et sans expérience, rempli d’enthousiasme pour la société de l’Homme. Ce n’est que plus tard que l’ego plus mûr a réalisé que la société inconsciente de l’Homme est une société où règnent en maîtres tous les zombies de la Terre. Il s’aperçoit que la Terre pourrait très bien s’appeler “Zombia”, au lieu de “Terra”.
L’attitude que l’Homme inconscient développe graduellement envers la carrière lui crée une inquiétude et une insécurité inconsciente de la perdre. Et cette insécurité lui enlève certaines forces, c’est-à-dire qu’elle le dépouille de certaines énergies intérieures créatives qui pourraient le nourrir et lui permettre de vivre une vie à l’aise et libre des tensions extérieures, auxquelles est condamné tout Homme qui n’a pas contact avec le centre profond de lui-même.
L’intelligence n’est pas seulement une projection de l’ego, ce qu’il appelle de la connaissance. L’intelligence est un champ de force dont la puissance est sans fin et dont le pouvoir est suprême. Mais ce champ de forces doit être conscientisé, c’est-à-dire transformé, pour que l’Homme puisse en bénéficier totalement dans sa vie matérielle. Or, la carrière coupe le fil de cette intelligence, car elle est fondée sur des appétits inférieurs de l’Homme, calqués sur les lois d’influences qui moulent sa personnalité et la divise. L’Homme doit être unifié. Son intelligence doit être le support de sa vie, à la fois psychique et matérielle.
C’est alors que le concept matérialiste de la carrière n’a plus de valeur pour lui, bien qu’il puisse très bien être ajusté à une activité quelconque qui convienne à son intelligence réelle. Tant que la fausse carrière n’imprime pas, dans l’Homme, une marque indélébile, il peut se découvrir créativement. Son intelligence réelle peut progressivement s’affirmer et diriger son activité matérielle et psychique. Mais si l’impression de la carrière est trop forte, l’ego se sentira insécurisé par l’activité de l’intelligence et ne voudra pas lâcher prise. C’est alors qu’il trahira sa vraie nature et ne pourra entrer dans la conscience supramentale.
Tout se tient dans la vie consciente. L’Homme ne peut pas être conscient ici, et inconscient là. Il ne peut pas trafiquer comme bon lui semble. Il doit prendre des décisions, et ses décisions doivent lui venir de l’intelligence. Et s’il suit le parcours dicté par l’intelligence, il découvrira éventuellement qu’elle le mène là où il peut mieux le vivre. Mais l’intelligence pour l’Homme est encore un mystère. Il l’aperçoit de temps à autre, par intuition, mais il ne la vit pas de façon permanente, de sorte qu’il est normal pour lui de vivre d’une fausse carrière.
Mais s’il doit un jour entrer dans ce champ de force qu’est l’intelligence supramentale, il ne pourra continuer pendant trop longtemps à vivre sous le parapluie de la fausse carrière, car l’intelligence le poussera inévitablement hors du grand cirque qu’est l’activité sociale de l’être inconscient, car ce cirque ne peut être en harmonie avec l’ego lorsque l’intelligence a suffisamment éveillé en lui sa nature occulte, sa nature réelle.
La fausse carrière semble utile et nécessaire à l’Homme tant qu’il n’a pas été touché par la force pénétrante de son intelligence réelle. Et dès qu’il l’a sentie, il ne peut plus donner à sa carrière, sa fausse carrière, la valeur qu’elle soutirait de lui, car il reconnaît qu’elle ne lui convient plus, et qu’elle n’était qu’une couverture protectrice pour soulager, pendant un certain nombre d’années, son angoisse existentielle. Or, l’angoisse existentielle de l’Homme diminue ses facultés psychiques, car elle puise dans son émotivité et son inquiétude journalière le matériel dont elle a besoin pour faire marcher la grande machine que vous appelez la civilisation moderne.
Mais si l’Homme était vraiment civilisé, il n’aurait pas besoin de carrière, simplement d’intelligence créative. Et c’est cette force qui créerait la civilisation, et l’Homme en serait plutôt le canal, que le panache.
L’erreur du concept de la carrière se résume en deux points majeurs : l’ego veut faire quelque chose dans la vie, pour son image personnelle ; et il veut qu’on le considère bien, c’est-à-dire à la hauteur de son succès. Ces deux erreurs sont fatales à l’Homme, car elles lui font perdre contact avec l’immortelle conscience de son identité, et de ce fait, il perd graduellement conscience au lieu de devenir graduellement plus conscient.
La perte graduelle de sa conscience le mène à la mort plutôt qu’à la continuité de sa conscience et de son contact avec les êtres de lumière. Voilà pourquoi il est important à l’Homme de voir clair dans sa vie, et de réaliser le plus tôt possible le prix qu’il paye pour la fausse sécurité d’une carrière fictive. Tant qu’il n’est pas dans l’intelligence, la carrière est un champ d’expériences. Mais dès qu’il entre dans l’intelligence, il n’a plus besoin de carrière. Car c’est l’intelligence qui lui dicte la nature et l’orientation de sa vie matérielle et psychique.
Alors le problème de la carrière, de la fausse carrière, vu du point de vue de la conscience supramentale, peut être grave, car il détermine chez l’Homme sa raison d’être, alors que l’Homme n’a pas besoin de raison d’être lorsqu’il est conscient. Sa conscience est sa vie. Et la vie n’a pas besoin de raison pour être vécue, elle est totale et indivisible. Mais l’Homme moderne a déjà atteint un très haut niveau de perfectionnement de sa raison, et c’est pour cette raison que le concept de la carrière infecte de plus en plus sa vie et le coupe éventuellement de la vie réelle qui n’est pas du monde de la matière, mais du monde de l’intelligence, où la matière n’est qu’un des plans inférieurs mais nécessaire à l’équilibre du cosmos.
Plus l’Homme est attaché à une carrière, dans un sens subjectif, philosophique, et psychologique, plus il est détaché de l’intelligence, et plus il a et aura de la difficulté à joindre les deux bouts de la réalité : la matière ferme et le monde invisible. Quelle que soit la valeur apparente d’une carrière, elle interférera toujours avec l’intelligence supramentale, car cette dernière voudra toujours rapprocher l’Homme des paliers de la réalité qui coïncident avec les races invisibles. Or l’intelligence ne peut à la fois s’occuper indéfiniment de la carrière et de la vie de l’Homme. À un moment donné de son expérience, ce dernier devra aller dans une direction qui lui sera indiquée selon les circonstances de sa vie consciente.
Tant que la carrière sert de champ d’expérience personnelle, elle a sa fonction, et sert bien. Mais lorsque l’expérience personnelle est liée à l’expérience prépersonnelle que connaît l’Homme supramental, la carrière perd petit à petit son sens, et devient éventuellement, une forme morte qui peut continuer à servir matériellement, mais dont l’esprit n’est plus évident à l’ego, car l’esprit de la carrière a été remplacé par l’intelligence de l’esprit dans l’ego, et cette intelligence est toujours trop grande pour l’esprit d’une forme, ou la raison d’une forme.
L’Homme moderne avance petit à petit vers la désintégration de la vie telle qu’il l’a connue. Et cette désintégration est directement liée à la nature de la vie telle que vécue dans sa forme actuelle. Ceux qui vont vers l’intelligence supramentale reconnaîtront sans difficulté la nécessité de sortir des modes de vie qui conviennent à une civilisation qui s’éteint, et qui renaîtra sous des conditions terriblement différentes et terriblement nouvelles pour l’esprit de ceux qui n’auront pas compris la nécessité de vivre selon les lois de l’intelligence.
La conscience supramentale sera le seul recours qu’aura l’Homme face aux évènements de fin de cycle. La carrière ne pourra plus l’aider. Et tant que l’Homme donnera trop d’attention à sa carrière, et trop peu au développement de son intelligence réelle, il risquera de perdre contact avec les évènements qui le projetteront au-delà de l’ère du Poisson. L’ère du Verseau sera l’ère de l’intelligence et de la haute science mondiale, de sorte que l’Homme retournera à la source de lui-même et comprendra les grands desseins dont il fait partie intégrale.
Les vingt prochaines années seront décisives pour l’Humanité. Et tous ceux qui s’acheminent vers cette époque où doit s’ouvrir le grand rideau d’effroi, ne peuvent se permettre une trop large dépense de leur énergie au service d’une fausse carrière qui ne constitue, en fait, aucune sécurité réelle pour aucun Homme.
L’intérêt vital de l’Homme doit remplacer la carrière, car cet intérêt est le produit de l’intelligence, et non de l’influence sociale sur le corps astral de l’Homme. L’Homme ne peut plus s’accommoder de l’extérieur, mais totalement de l’intérieur, non pas dans un sens spirituel, mais dans un sens de l’intelligence de l’esprit. C’est pourquoi la carrière ne peut plus servir de point de référence pour l’Homme nouveau, car elle ne le servira plus. Au contraire, elle le desservira, car elle lui donnera simplement l’impression de le servir. Mais c’est à lui de reconnaître cette impression, et de voir à travers le jeu.Ce n’est pas une tâche facile, car l’ego rationalise qu’il doit bien faire quelque chose pour survivre, et effectivement, il doit faire quelque chose, mais ce quelque chose n’a pas nécessairement à faire avec une carrière qui est faussée depuis le début.
Si la carrière n’entrave pas le développement de l’intelligence réelle, elle est bonne et sera maintenue. Mais si elle entrave, seul l’ego le découvrira avec le temps. Et ce n’est que l’avenir qui le lui fera reconnaître, car dans l’avenir, il y aura en lui un plus grand contact avec l’intelligence. Il est insuffisant à l’être de demain de s’appuyer sur une carrière, car il doit lui-même vivre le vide. Car c’est le vide qui est le conduit de l’intelligence et c’est l’intelligence qui est la sécurité de l’Homme, car l’intelligence sera, demain, la nouvelle vie sur Terre.
L’Homme doit se préparer à cette intelligence. Et il doit se dissocier graduellement de la fausse carrière, de la fausse impression, afin de pouvoir, demain, vivre de plus en plus dans son intelligence au lieu de vivre selon des formes fossilisées qui conditionnent son esprit et sa vie matérielle. La conscience réelle est une force et non pas une attitude. Et cette force de l’intelligence descendra de plus en plus vers l’Homme pour le préparer au pire et au meilleur.
Dans quelques années, la carrière n’aura plus de signification pour l’Homme conscientisé, car il aura fait le lien avec l’intelligence. De sorte que sa vie prendra une orientation de plus en plus particulière à lui-même et il se verra obligé de mettre un terme à beaucoup d’obligations qui, par le passé, avaient servi à lui donner un but dans la vie. Mais lorsque ce but est dépassé et que l’Homme est enfin mis face-à-face avec ce qu’il doit regarder intelligemment, ses obligations s’évaporent et il reprend contrôle de son activité personnelle en relation avec la force grandissante de l’intelligence en lui.
Autant l’Homme inconscient est perméable au concept de la carrière, autant l’être conscient en est imperméable, et c’est cette imperméabilité qui caractérise son mouvement et la nature de son mouvement dans le monde.
Le statut social de la carrière convient à celui qui n’a pas d’identité réelle. Mais celui qui commence à découvrir cette identité n’a plus besoin de point de repère social pour se faire valoir, car sa valeur est de plus en plus anonyme. Un être sans carrière est un être sans lien avec l’esprit de la société. Et peu d’êtres peuvent vivre cette condition, car pour vivre sans carrière, il faut être dans l’intelligence, afin d’être nourrie par elle, pour que nous puissions nous-mêmes nous nous nourrir sur le plan matériel. Mais nous nourrir, et non nous faire mourir. Un être sans fausse carrière est un être disponible à l’intelligence, et cette disponibilité ne s’acquiert qu’avec le temps.
Mais si l’être vit d’une carrière qui ne lui enlève pas le droit à l’intelligence, sa carrière doit être prolongée jusqu’au jour où l’entrée de l’intelligence sera trop forte pour que même une carrière convenable puisse lui être utile sur le plan de la matière.
Il ne s’agit pas pour l’Homme de mettre de côté sa carrière, il s’agit que l’Homme conscientisé comprenne que peut-être demain, lorsque le temps sera venu, sa carrière sera interchangeable pour une activité peut-être moins rémunératrice sur tous les plans, mais tout de même, plus appréciée ; car l’intelligence aura éclairé son esprit, et ce dernier aura facilement compris que la forme ancienne de la carrière n’a plus sur lui d’emprise. Mais on ne peut aller plus vite que le temps.
La carrière sera entièrement rejetée, car ceux qui seront suffisamment pénétrés par l’intelligence et son énergie, seront appelés avec le temps à vivre à l’intérieur d’un cercle dont la force vibratoire les exclura de la société humaine. Lorsque ces temps seront venus, la vie sur Terre sera dans un grand tournant et les nations seront renversées dans leur pouvoir. Les fils de la lumière conquerront les espaces secrets de la planète, et nul Homme ne regardera plus derrière pour voir l’édifice de la civilisation qu’auront construit les Hommes de carrière de la dernière période.
La carrière doit être vécue intelligemment, c’est-à-dire que l’être conscient doit s’en servir afin de se nourrir, mais non pas dans le but d’y trouver l’expression de son vrai moi. Car le vrai moi de l’Homme est au-delà de lui-même, et ne convient de rien qui soit d’ordre psychologique. Le vrai moi est dans l’intelligence supramentale.
Et dès que cette intelligence transperce le périsprit de l’Homme, la carrière ne peut plus prétendre à être sa seule maîtresse. Et lorsque l’ego a bien compris le rôle que devrait jouer sa carrière dans la vie, il est libre d’elle, il ne peut plus en être l’esclave. C’est alors que la carrière remplit sa fonction, mais qu’elle cesse de vider l’Homme au profit des forces qui se servent du profit pour faire profiter les profiteurs.
mise à jour le 21/08/2024